La majorité, son gouvernement et le président de la République n'en sont qu'à la moitié de leur mandat. Jusqu'ici (il démissionne ce lundi du Ministère des finances), Nicolas Sarkozy a été le numéro deux du gouvernement. Cet appel au changement est un rien paradoxal puisque ce sont les mêmes responsables (sauf lui) qui vont rester aux affaires.
De quel changement s'agit-il? Nicolas Sarkozy proclame qu'il est libre, qui parlera vrai, qu'il va diriger son parti en respectant la démocratie interne et l'expression des militants (on en conclut que ce n'était pas le cas avant son élection), qu'il va rajeunir la politique et lui rendre tout son sens. Jean-Pierre Raffarin a fait un rappel aux règles de la Ve République: le président de la République décide, le chef du gouvernement est le chef de la majorité, et l'UMP soutient le gouvernement. A force d'entendre que cette règle est intangible, on comprend qu'elle va changer.
Avec la réduction de la durée du mandat présidentiel à cinq ans, avec la coïncidence entre l'élection du président de la République et de celle des députés, et plus encore avec un chef du parti majoritaire aussi remuant, le parti et ses élus au parlement reprennent une partie de leur autonomie. Nicolas Sarkozy, qui n'a pas l'intention d'être un simple relais du pouvoir exécutif, entend bien s'en servir.