Turquie
AbonnéLes séismes dévastateurs survenus le 6 février dans le sud-est de la Turquie ont rappelé la menace qui pèse sur Istanbul, bâtie sur une faille sismique. Une partie de ses 16 millions d’habitants s’empresse de faire évaluer la résistance de son logement

Quand il est arrivé dans l’appartement aux murs bleus qu’il habite encore aujourd’hui, pendant l’hiver 1999, Durmus Uygun a retrouvé le sommeil. Ce fonctionnaire venait de passer trois mois sous une tente avec sa femme et ses jeunes enfants. L’immeuble était neuf et solide – «l’ingénieur s’en portait garant». La famille avait dû quitter son précédent logement, fissuré de toutes parts la nuit du 17 août 1999 par un tremblement de terre de magnitude 7,4. L’épicentre était situé sous la ville de Gölcük, 100 kilomètres à l’est, mais des immeubles s’étaient écroulés dans les rues d’Istanbul, y tuant un millier de personnes parmi un bilan officiel de près de 18 000 morts. Après la peur et les nuits dehors, Durmus avait trouvé un toit qui ne risquait pas de s’effondrer.