Publicité

Amnesty dénonce les «tactiques insensées et illégales» de la police hongkongaise

Amnesty International accuse la police de Hongkong d’un recours excessif à la force contre les manifestants pro-démocratie, dénonçant des «violences de rétorsion» et allant jusqu’à parler de cas de «torture»

La police hongkongaise affirme dans un communiqué que ses agents «font toujours preuve d’un haut niveau de retenue dans l’usage de la force». — © keystone-sda.ch/EPA/JEON HEON-KYUN
La police hongkongaise affirme dans un communiqué que ses agents «font toujours preuve d’un haut niveau de retenue dans l’usage de la force». — © keystone-sda.ch/EPA/JEON HEON-KYUN

Dans un rapport se fondant sur des entretiens avec une vingtaine de manifestants, dont certains furent hospitalisés après leur arrestation, l’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International affirme que les policiers de l’ex-colonie britannique dépassent régulièrement les niveaux de force tolérés par les législations locales ou les normes internationales.

«Dans une apparente soif de représailles, les forces de sécurité hongkongaises montrent une tendance inquiétante à l’utilisation de tactiques insensées et illégales contre la population pendant les manifestations», a déclaré Nicholas Bequelin, directeur d’Amnesty pour l’Asie orientale. «Elles incluent les arrestations arbitraires et les violences de rétorsion contre les personnes en détention, dont certaines relèvent de la torture.»

Commission d’enquête demandée

L’association demande la création d’une commission d’enquête indépendante sur le comportement de la police, ce qui est aussi une demande clé des manifestants. L’exécutif hongkongais s’y est cependant toujours refusé.

Lire aussi:  Hongkong dans l’impasse de la violence

De son côté, la police hongkongaise a balayé les conclusions d’Amnesty et rejeté les accusations selon lesquelles elle ferait un usage excessif de la force. Dans un communiqué, elle affirme vendredi que ses agents «font toujours preuve d’un haut niveau de retenue dans l’usage de la force».

La police se refuse en outre à réagir à des accusations spécifiques contenues dans le rapport, affirmant «ne pas faire de commentaires sur les cas individuels», mais exhortant les personnes se disant victimes de violences à saisir l’inspection générale de la police.

Cocktails Molotov et balles en caoutchouc

L’ex-colonie britannique traverse depuis juin sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession en 1997 à la Chine, avec des actions et des manifestations quasi quotidiennes pour dénoncer le recul des libertés ou le sentiment d’une ingérence grandissante de Pékin dans les affaires hongkongaises.

Lire également:  Nouvelles violences à Hong Kong lors de manifestations interdites

Ces rassemblements ont souvent dégénéré en graves violences entre forces de l’ordre et radicaux. Ces derniers n’hésitent pas à jeter des pierres et des cocktails Molotov sur les policiers qui, épaulés par les canons à eau, ont fait un usage massif des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc.

Des vidéos de charges de policiers ou de manifestants tabassés à coups de matraque ont fait le buzz sur les réseaux sociaux.