Les kamikazes déguisés en femmes, dissimulant leurs vestes explosives sous les burqas, ont fait irruption dans la mosquée en pleine prière du vendredi et ont ouvert le feu sur les croyants avant d'activer leurs charges, provoquant un carnage. Ce n'est pas la première fois que des kamikazes se présentent sous une burqa, profitant du fait que les femmes sont rarement fouillées.
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L'attentat n'a toujours pas été revendiquée
Vingt-quatre heures plus tard, l'attaque n'a toujours pas été revendiquée mais les talibans ont rapidement fait savoir qu'ils n'avaient «rien à voir» dans ce massacre, désignant une nouvelle fois, implicitement, le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Sayed Moharram, 40 ans, enterre son fils. «J'étais à la maison j'ai entendu l'explosion j'ai couru à la mosquée et j'ai découvert le corps de mon fils parmi les morts. J'ai du mal à accepter qu'il ne sera plus à mes côtés», pleure-t-il. «Les ennemis de l'Afghanistan veulent semer la division parmi nous mais ils ne font que renforcer la haine à leur égard».
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Les attaques contre la minorité chiite sont fréquentes
Depuis deux ans, la minorité chiite d'Afghanistan et ses mosquées sont régulièrement ciblées par des attentats généralement revendiqués ou attribués aux extrémistes sunnites de l'EI. Mais c'est la première fois qu'une mosquée chiite est visée dans la province instable de Paktia, frontalière des zones tribales du Pakistan et pourtant théâtre de nombreux attentats.
«Nous avions demandé au gouvernement de prendre des mesures et de protéger les mosquées et les rassemblements chiites, de déployer l'armée. Mais ils n'ont pas fait leur travail», dénonce Haji Sultan, 70 ans, en marge des funérailles.
L'EI, en recul face à l'armée et aux talibans sur le front militaire dans le nord et l'est, ses principaux fiefs, multiplie actuellement les attentats aveugles.