La grande place devant la gare de Guangzhou (Canton) ressemble à un camp de réfugiés. Des hommes et des femmes dorment à même le sol, leurs affaires étalées autour d’eux. Dans le bâtiment, une foule compacte se presse devant le checkpoint de sécurité qui mène aux quais. Epaule contre épaule, les voyageurs brandissent leurs billets de train comme un sésame. La plupart portent des grands paniers ou des sacs de jute remplis de jouets, de fruits et de paquets de nouilles instantanées. Lorsque les barrières s’ouvrent, ils se mettent à courir vers le train. Seuls les plus rapides auront droit à une couchette. Les autres passeront la nuit dans le couloir du wagon.

Chaque hiver, au moment du Nouvel An chinois, 385 millions de migrants vivant dans les grandes villes côtières du pays retournent passer quelques jours dans leurs villages à la campagne. Il s’agit du plus important mouvement migratoire humain. Il est dû à l’émergence ces vingt dernières années de méga-villes chinoises.

Le pays compte aujourd’hui une demi-douzaine de cités de plus de dix millions d’habitants, en tête desquelles se trouvent les quatre mastodontes, Pékin, Shanghai, Guangzhou et Shenzhen, ainsi que 25 villes de plus de quatre millions d’habitants. Autrefois largement rural, l’Empire du Milieu est devenu une société urbaine. En 2017, ses villes hébergeaient 781 millions de personnes, soit 57% de la population. D’ici à 2030, cette proportion aura atteint 66% et un cinquième des citadins de la planète se trouveront en Chine.

L’attrait des usines

L’émergence de ces centres urbains a démarré en 1978 avec programme de réforme de Deng Xiaoping et s’est accélérée au début des années 2000 au moment du décollage économique du pays. «Afin de favoriser le développement des villes côtières, le gouvernement a permis à des entreprises d’y acquérir des terrains et à des migrants dépourvus de permis de résidence urbain de s’y établir», détaille Gordon McGranahan (photo), un chercheur de l’Institute for Development Studies de l’Université du Sussex.

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Des milliers d’usines y ont vu le jour et quelque 500 millions de personnes s’y sont installées, en majorité des jeunes âgés de 15 à 30 ans en provenance de provinces pauvres et rurales comme le Henan, le Hubei ou le Sichuan. «Les femmes ont pris des emplois dans le secteur manufacturier, les hommes sur les chantiers de construction», précise cet expert des politiques urbaines de la Chine. La plupart ont laissé leurs enfants à la campagne, avec leurs propres parents. Entre 1990 et 2010, Pékin et Canton ont crû de 203% et Shanghai de 158%, selon les données du recensement chinois.

«Faire semblant de vivre»

Certaines villes sont sorties de terre là où il n’y avait auparavant que des villages de pêcheurs et des champs, à l’image de Shenzhen, dont la population a progressé de 858% durant cette période pour atteindre 10 millions d’habitants. «A la base, les autorités pensaient que ce phénomène serait temporaire, que ces migrants finiraient par rentrer chez eux, mais ce n’est jamais arrivé», indique Gordon McGranahan. Les membres de cette population flottante – ni urbaine, ni rurale – sont restés en ville. Ils représentent aujourd’hui entre 30 et 60% des résidents des grandes cités chinoises.

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Cela ne s’est pas fait sans heurts. «Les méga-cités chinoises subissent des embouteillages monstres, leur air est vicié par le smog, les loyers y sont exorbitants et les hôpitaux, les transports publics et les écoles sont surchargés», note Yan Song, la directrice du programme sur les villes chinoises de l’Université de Caroline du Nord. Les centres urbains situés dans le nord aride du pays, comme Pékin, ont aussi commencé à manquer d’eau. En mandarin, il existe un terme pour décrire ces maux: chengshi bing, la maladie des grandes villes.

A la fin de juillet, le blogueur Zhang Wumao a posté un essai en ligne intitulé «A Pékin, 20 millions de personnes font semblant de vivre». Il y dénonce l’aliénation des résidents de cette cité tentaculaire, trop grande, trop chère, trop polluée, trop congestionnée. «Ceux qui le peuvent fuient en Australie, en Nouvelle-Zélande ou sur la côte Ouest des Etats-Unis, y lit-on. Les autres font semblant de vivre. En réalité, il n’y a pas de vie possible dans cette ville.» Ce texte est devenu viral, générant plus de cinq millions de vues, avant que les censeurs ne l’effacent.

Pour les migrants ruraux, la situation est pire encore. Dépourvus de permis de résidence urbain – le hukou, qui ouvre toutes les portes en Chine – ils n’ont pas accès aux services sociaux et leurs enfants ne peuvent pas fréquenter les écoles locales. «La plupart vivent dans des logements insalubres en marge des villes, dit Gordon McGranahan. Il n’est pas rare de voir des appartements subdivisés en plusieurs petites pièces, dont chacune héberge une famille.»

La tribu des rats

Les caves de certains immeubles ont été converties en dortoirs de fortune. Les migrants y vivent entassés, sans électricité ni eau courante. «Les habitants de cette cité sous la cité – surnommés la tribu des rats – vivent dans un labyrinthe de couloirs surpeuplés dépourvus de fenêtres et de ventilation adéquate, invisibles aux yeux du reste du monde», écrit Youqin Huang (photo), un chercheur de l’University SUNY-Albany dans le journal Urban Studies.

Conscientes d’avoir une bombe à retardement sur les bras, les autorités ont placé une limite sur le nombre de personnes pouvant résider dans les méga-villes. A Shanghai, ce sera 25 millions (24,18 millions aujourd’hui); à Pékin, 23 millions (21,7 millions à l’heure actuelle). «L’an dernier, pour la première fois, ces deux cités ont vu leur population régresser légèrement», relève Yan Song. La première a perdu 10 000 habitants. La seconde s’est défait de 20 000 résidents. Cela est dû à une série d’ambitieuses politiques de contrôle et de redistribution de la population.


L’avènement des cités nouvelles

Le gouvernement s'est lancé dans la création de villes futuristes. Mais ces constructions ne répondent pas toujours aux besoins réels de la population

Une forêt de tours de verre bleutées se dresse vers le ciel à l’ouest de Shenzhen. Reliées par des passerelles vitrées et de larges boulevards piétons, elles abritent des start-up, des incubateurs et des entreprises issues du monde de la tech. Tencent y a installé son quartier général, dans un bâtiment en forme de M. ZTE, Microsoft et Honda y sont aussi. Nanshan est une ville nouvelle. Une cité du futur.

Dans le centre d’accueil des visiteurs, un robot vêtu d’une bannière rouge fait des allers-retours, saluant tous les nouveaux arrivants. Sur la devanture du KFC, des panneaux tactiles géants permettent de passer commande sans parler à un être humain. Dans le café Inno Valley, le serveur tend un appareil qui permet de scanner un code QR pour payer au moyen des apps WePay ou Alipay. Confronté à un billet de 100 yuans, il éclate de rire et demande à l’un de ses collègues d’aller chercher de la monnaie dans une arrière-salle.

Neuf, propre, aéré et vert

Plus au sud, le long de la baie de Hongkong, un centre sportif futuriste recouvert d’un treillis blanc qui évoque celui du «Nid d’oiseau» de Pékin, a été construit sur un morceau de terre repris à la mer. Des passerelles aériennes le relient à un grand parc au bord de l’eau, avec des terrains de tennis et des pistes cyclables. Tout est neuf, propre, aéré et vert.

Nanshan est une des nombreuses villes nouvelles créées par la Chine pour désengorger les méga-cités du pays. Certaines existent déjà depuis de nombreuses années, comme Pudong, qui occupe la berge orientale de la rivière Huangpu, face à Shanghai. D’autres sont plus récentes, comme Binhai, près de Tianjin, Liangjiang, près de Chongqing, ou Tianfu, près de Chengdu. En 2017, le président Xi Jinping a annoncé la création d’une nouvelle cité appelée Xiongan, à 100 kilomètres au sud de Pékin. Elle accueillera 6,7 millions de personnes sur une surface de 100 km² et devrait attirer quelque 2,4 billions de yuans (346 milliards de francs) d’investissements sur les dix prochaines années, selon Morgan Stanley.

«L’objectif est d’y déplacer des services non essentiels, comme des administrations publiques, des universités et les quartiers généraux d’entreprises», détaille Yan Song. L’ensemble de l’électricité qui y sera consommée sera verte, a promis le gouvernement. Pour gagner de la place, une partie de la ville sera construite sous terre. Deux niveaux, à 26 et 40 mètres sous la surface, abriteront des centres commerciaux, des cinémas et des parkings. China Mobile, Baidu, Tencent et Alibaba ont déjà promis d’y déplacer des bureaux. Mais le risque est de voir cet ambitieux projet se transformer en ville fantôme. «L’ouest du pays est rempli de cités aux trois-quarts vides construites à la hâte par des promoteurs immobiliers qui ne se sont pas demandé si elles répondaient à des besoins réels», souligne Saskia Sassen, une sociologue spécialiste des migrations urbaines de l’Université Columbia.

Une offre qui peine à séduire

Ordos New City, une ville bâtie au début des années 2000 en Mongolie-Intérieure, est l’une d’elles. «Elle devait héberger la plus grande place du pays après Tiananmen, des musées prestigieux et un projet de villas supervisé par Herzog & de Meuron et Ai Weiwei, se remémore Gordon McGranahan. Mais les gens ne sont jamais venus.» La ville héberge aujourd’hui à peine 100 000 habitants, dix fois moins que prévu. Son stade de 35 000 places est rarement utilisé. Tout comme son musée en forme de galet.

Même un projet émanant des sommets du pouvoir, comme Xiongan, n’est pas à l’abri de ce genre de déconvenues. «Les travaux de construction ont énormément ralenti ces derniers mois», dit Yan Song. Cela ne présage rien de bon. «Xiongan ne pourra jamais régater avec les services et l’offre culturelle d’une ville comme Pékin pour attirer des jeunes professionnels», pense-t-elle.


Le développement des villes satellites

Pour éviter une trop grande densification, le gouvernement encourage activement le développement de cités-dortoirs en marge des grands centres

Pour pénétrer dans l’enceinte de Clifford Estates, il faut présenter un document d’identité et passer un contrôle de sécurité. Cette communauté de plus de 500 hectares héberge 200 000 résidents. Ils sont répartis dans une série de tours et de maisonnettes blanches identiques, disposées autour d’un lac artificiel. Les résidents ont leurs propres écoles, leur hôpital, leurs lignes de bus et même un mall futuriste appelé Clifford Wonderland, avec une tyrolienne et des centaines de restaurants.

Ruée sur les logements à vendre

Pour atteindre le centre-ville depuis cette banlieue de Canton, il faut compter une heure et demie. Qu’importe. Les résidents de la cité de 14,5 millions d’habitants sont prêts à tout pour un peu de calme et de verdure. «A chaque fois que nous mettons un nouveau lot d’appartements en vente, les acquéreurs campent durant toute la nuit devant nos locaux, dit Clifford Pang, son fondateur. La dernière fois, tout s’est vendu en moins de vingt-quatre heures.»

Le gouvernement encourage activement le développement de cités-dortoirs en marge des grands centres.

L’objectif est d’étaler la ville, de la rendre moins dense, en développant les zones alentour

Zhongdong Ma (photo ci-dessus), sociologue des questions urbaines à la Hong Kong University of Science and Technology

«Cela implique d’en faire des lieux de vie attractifs, par exemple en les dotant de bonnes connexions aux transports publics.» Les citadins sont aussi attirés par les loyers bon marché et les appartements plus spacieux.

Tongzhou, une banlieue au sud-est de Pékin, est une de ces villes satellites. «Les bureaux du gouvernement municipal y ont récemment déménagé», note Zhongdong Ma. Dongguan, entre Shenzhen et Canton, en est une autre. En juillet, Huawei y a déplacé 2700 employés. Pour encourager le développement de ces centres délocalisés, des centaines de lignes de train à grande vitesse ont été construites ces dernières années. Rejoindre Shanghai depuis Wuxi, une cité 150 kilomètres plus à l’ouest, ne prend plus que 29 minutes, contre deux heures auparavant.

Le gouvernement a récemment publié une liste de 19 clusters urbains, soit des méga-agglomérations regroupant un centre et une nuée de villes satellites. Les principaux sont celui englobant Pékin, Tianjin et la province du Hubei, une région surnommée Jing-Jin-Ji, celui comprenant Shanghai et le delta du Yang-Tsé (150 millions d’habitants) et celui incluant Canton, Shenzhen et le delta de la rivière des Perles (42 millions d’habitants). A titre de comparaison, le grand Tokyo abrite 40 millions de personnes.

Certains de ces regroupements n’existent que sur le papier toutefois, comme l’étrange attelage de Nanning, la capitale endormie du Guangxi, et de Haikou, un port sur l’île de Hainan, à 500 kilomètres de là. Ou l’agglomération qui chevauche trois provinces au centre du pays et couvre un territoire de la taille de la Pologne.

Réduire la densité des villes ne profite pas non plus toujours aux résidents. Les habitants de Kunshan, une ville satellite reliée à Shanghai par le métro, peuvent passer quatre heures par jour dans les transports publics, si l’on inclut le trajet à pied ou en bus jusqu’à la station de métro et les contrôles de sécurité pratiqués à l’entrée. Certains travailleurs finissent par s’acheter une voiture, aggravant la pollution de l’air.


La conquête de l'Ouest

Destiné à revitaliser les villes secondaires de l’ouest et du centre du pays, le plan Go West vise à favoriser le retour des migrants ruraux

Depuis quelques années, une série de villes de taille moyenne, en apparence sans moteur de croissance particulier, ont vu leur population croître de façon spectaculaire. La plupart sont situées au centre ou à l’ouest du pays, des régions qui ont traditionnellement fourni les migrants des grandes cités côtières. Chengdu, Wuhan, Changsha ou Xian en sont quelques-unes. Cette dernière a gagné 800 000 habitants depuis mars 2017. En un an, le prix moyen de ses logements a crû de 101%.

Aides financières

«Ces dernières années, les grandes cités ont remplacé une bonne partie de leur secteur manufacturier par des industries à plus forte valeur ajoutée, notamment dans le domaine de la tech, explique Shen Jianfa (photo), un géographe urbain de l’Université chinoise de Hongkong. Il est donc devenu plus difficile pour les migrants ruraux peu éduqués d’y trouver de l’emploi. Certains sont rentrés chez eux.» L’automatisation croissante des usines chinoises renforce ce phénomène. Entre 2013 et 2016, la province industrielle du Zhejiang a remplacé deux millions d’ouvriers par des robots.

En parallèle, le gouvernement a lancé plusieurs programmes de subsides – comme le plan Go West – destinés à revitaliser les villes secondaires de l’ouest et du centre du pays. Des routes ont été construites; de l’internet à haut débit y a été installé.

Les nouveaux diplômés qui choisissent de s’établir à Changsha, dans le Hunan, reçoivent 30 000 à 60 000 yuans (4300 à 8700 francs) pour l’acquisition d’un logement et leurs frais quotidiens sont pris en charge par l’Etat durant deux ans. A Chengdu, ils bénéficient de rabais sur leurs frais médicaux et de transport, ainsi qu’un accès gratuit au sanctuaire des pandas géants, le site plus connu de la ville.

Pour certains de ces migrants, le retour est un choix. «Lors de leur séjour en ville, ils ont acquis des compétences techniques et une meilleure compréhension des marchés, relève Zhongdong Ma. Ils décident alors de rentrer et de mettre ce savoir à profit en créant une entreprise.» Certains vont se lancer dans l’agriculture industrielle, d’autres créer des petites usines, d’autres encore ouvrir un restaurant ou un garage. Les biens produits ainsi sont écoulés en ligne, sur des portails comme Taobao.

«Cela profite à toute la région, dit le professeur. Ils créent de l’emploi et les autres résidents finissent souvent par les imiter en lançant leur propre commerce.» Les campagnes chinoises comptent désormais cinq millions d’ex-migrants devenus entrepreneurs, selon le Ministère de l’agriculture. Ils se trouvent derrière deux tiers des nouvelles entreprises incorporées à la campagne.

D’ici à quelques années, la grande place devant la gare de Canton n’aura sans doute plus du tout la même apparence aux alentours du Nouvel An chinois. Elle sera probablement fréquentée par des créateurs de start-up sirotant des lattes. Et une poignée de robots.


L'expulsion des plus pauvres

Pour faire de la place aux classes plus aisées, des milliers de migrants ruraux ont été chassés du centre-ville de Pékin. Des quartiers entiers ont été rasés au bulldozer

Le feu s’est déclaré, dans la soirée du 18 novembre 2017, dans la cave d’un immeuble de deux étages comprenant des logements informels et une usine, dans la banlieue de Pékin. Les flammes se sont rapidement répandues à l’ensemble du bâtiment, qui hébergeait des dizaines de familles de migrants ruraux. L’incendie a fait 19 morts, dont sept enfants.

Gentrification à marche forcée

Le lendemain, Cai Qi, le maire de la capitale (photo), apparaissait à la télévision pour annoncer une série d’inspections portant sur les logements insalubres. Cette campagne a duré 40 jours et a débouché sur l’éviction de milliers de résidents pauvres. Des quartiers entiers ont été aplatis au bulldozer. «Certains migrants ont reçu un délai de quelques jours à peine pour faire leurs valises et partir», raconte Shen Jianfa. Les images de familles traînant leurs maigres possessions à travers les rues glaciales remplies de gravats ont fait le tour des réseaux sociaux chinois.

Shen Jianfa pense que cette purge, ostensiblement destinée à lutter contre les logements illégaux, était en fait «une mesure de contrôle de la population» et avait pour but de «chasser les migrants ruraux du centre-ville». D’ici à la fin de l’année, les autorités de Pékin ont promis de détruire 40 millions de mètres carrés de structures construites sans autorisation.

La composition démographique des villes chinoises est également altérée par la gentrification à marche forcée de certaines zones. A Pékin, les «hutongs», ces allées de maisonnettes anciennes remplies de restaurants et de magasins de quartier, sont progressivement détruits et remplacés par des complexes résidentiels modernes. Pour obliger leurs propriétaires à déménager, les autorités n’hésitent pas à en murer l’entrée durant la nuit.

L’hiver dernier, après la purge des autorités, les entreprises de taxis à la demande ou celles livrant des repas à domicile se sont subitement retrouvées en pénurie de personnel. «Les grandes cités chinoises dépendent des migrants ruraux, souligne Yan Song. Sans eux, il n’y a plus de nettoyeurs de rue, de femmes de ménage, de serveurs ou de livreurs.»