épidémie
Alors que plus de 31 000 personnes ont été contaminées en Chine continentale, de nombreux pays musclent leurs dispositifs pour tenter d’endiguer l’épidémie

Des mesures de plus en plus draconiennes sont prises pour faire face à l’épidémie de pneumonie virale qui a fait 636 morts en Chine, dont 69 nouveaux décès dans la province du Hubei (berceau de l’épidémie), vendredi. Parmi les décès, on compte celui d’un des premiers médecins à avoir sonné l’alarme quant aux dangers du nouveau coronavirus.
C’est à l’hôpital central de Wuhan, la métropole où est apparu en décembre le nouveau coronavirus, que Li Wenliang, un ophtalmologue qui avait un des premiers donné l’alerte, s’est éteint tôt vendredi, victime de l’épidémie. Il avait eu maille à partir avec les autorités, qui l’accusaient de «propagation de rumeurs». Le régime chinois a annoncé vendredi l’ouverture d’une enquête autour de sa mort.
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61 cas de coronavirus à bord du Diamond Princess
Au total, 31 161 personnes ont été contaminées en Chine continentale. En dehors, plus de 240 cas de cette maladie sont désormais confirmés dans une trentaine de pays et territoires. Des milliers de voyageurs et de membres d’équipage sont consignés sur deux navires de croisière en Asie.
Au Japon, le Diamond Princess est maintenu en quarantaine après la confirmation de 61 cas à son bord. Le bateau de croisière compte quelque 3700 passagers, dont 273 ont subi des tests. Comme les précédents, les 41 nouveaux patients vont être débarqués pour être hospitalisés, a précisé à la presse le ministre de la santé, Katsunobu Kato.
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A Hongkong, quelque 3600 personnes subissent un sort similaire sur le World Dream, dont trois anciens passagers ont été testés positifs. Et selon un communiqué des autorités japonaises, un autre énorme bateau, le Westerdam, est en route vers le Japon avec au moins un cas de coronavirus confirmé à son bord.
Des mesures pour endiguer l’épidémie
De nombreux pays musclent leurs dispositifs pour tenter d’endiguer l’épidémie. Le Vietnam est ainsi devenu le dernier pays en date à interdire l’entrée aux voyageurs arrivant de Chine. Plus radicale, l’Arabie saoudite a prohibé les voyages sur le territoire chinois aux Saoudiens et à ses résidents étrangers, sous peine de sanctions.
Le président chinois Xi Jinping s'est entretenu jeudi par téléphone avec le roi saoudien Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, pour discuter des efforts nécessaires en vue de lutter contre l'épidémie du nouveau coronavirus en la contrôlant. https://t.co/MJxHX91ptQ pic.twitter.com/ot2eTo35Gn
— CCTV Français (@CNTVFrancais) February 7, 2020
L’Italie surveille la température de tous les passagers en provenance de l’étranger et l’Autriche impose de tels contrôles à l’aéroport de Vienne à ceux arrivant de Pékin. L’Indonésie a, elle, interrompu ses liaisons aériennes avec la Chine, bloquant sur l’île de Bali des milliers de touristes chinois – auxquels les autorités chinoises proposeront vendredi des vols pour les rapatrier.
Dans ce contexte, les compagnies aériennes Air France et KLM ont annoncé la prolongation jusqu’au 15 mars de la suspension de leurs vols vers la Chine continentale. La britannique Virgin et l’espagnole Iberia ont pris des dispositions similaires concernant la desserte de Shanghaï.
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Les autorités hongkongaises ont fermé la quasi-totalité des postes-frontières avec le reste du pays. Et elles imposeront à partir de samedi une quarantaine de deux semaines à tous les visiteurs en provenance de Chine continentale.
Un «grave» manque de lits à Wuhan
Deux semaines après la mise en quarantaine de facto de la ville de Wuhan puis d’une grande partie de sa province, le Hubei, le système de santé local reste débordé par l’afflux de patients.
Dans cette métropole, un hôpital de fortune de 1000 lits construit en dix jours a accueilli mardi ses premiers malades. L’ouverture d’un deuxième établissement du même type, d’une capacité de 1600 lits, doit suivre. Et les autorités ont annoncé la conversion d’une dizaine de bâtiments publics de Wuhan, dont des centres culturels et des gymnases, en cliniques improvisées.
Cette agglomération connaît un «grave» manque de lits, ainsi que d'«équipements» et de «matériel», s’est désolé Hu Lishan, un haut responsable local.
15 laboratories have been identified to provide reference testing support for #2019nCoV
— World Health Organization (WHO) (@WHO) February 6, 2020
WHO Situation Report 6 February 2020 https://t.co/pDolPkQvrD pic.twitter.com/su4HPczOBC
Parallèlement, le groupe chinois de biotechnologie BGI annonçait jeudi l’entrée en service à Wuhan d’un laboratoire capable de traiter chaque jour plus de 10 000 tests de dépistage du virus.
Xi Jinping assure à son homologue américain que la Chine vaincra le coronavirus
Le président chinois Xi Jinping a assuré vendredi au téléphone à Donald Trump que son pays était «entièrement capable» de juguler l’épidémie à coronavirus, ont rapporté les médias publics. De son côté, le président américain a affirmé faire «confiance» à la Chine.
Xi Jinping a affirmé que la Chine avait engagé «une guerre populaire» contre l’épidémie en mettant en place «une mobilisation nationale» et «les mesures de prévention et de contrôle les plus strictes», selon des propos rapportés par la télévision nationale CCTV.
Les deux chefs d’Etats «sont convenus de poursuivre une communication et une coopération élargie entre les deux pays», a indiqué la présidence américaine dans un communiqué.