Dans un couloir de l’Hôpital Huashan, dans le centre de Shanghai, une femme aux longs cheveux noirs, la cinquantaine, tente de rassurer sa belle-mère, les yeux mi-clos, recroquevillée sur un brancard. La vieille dame, 78 ans, n’a pas mangé depuis trois jours. «On est arrivés hier, on fait la queue, mais elle n’a eu ni oxygène ni perfusion», s’inquiète la belle-fille. Son mari, un petit homme à lunettes rondes, arpente les couloirs à la recherche de médecins. «Qu’est-ce que tu veux faire, j’ai déjà pris un numéro hier, mais ça n’avance pas… Il y a tellement de monde», lâche sa femme pour le raisonner. Ils se poussent pour laisser passer un brancard. La mère tousse. «Y a trop de malades. Je suis venue de banlieue jusqu’ici, mais personne ne s’occupe de nous», déplore-t-elle.