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Hongkong: jusqu'à 16 mois de prison pour des militants d'«Occupy»

Sur la base d'une loi héritée de l'ère coloniale, neuf membres du mouvement prodémocratie ont été reconnus coupables de trouble à l'ordre public, il y a 15 jours. Le procès a été dénoncé par les défenseurs des droits humains

Des militants pro-démocratie ont sorti les parapluies devant le tribunal de Hongkong, mercredi 24 avril.  — © AP
Des militants pro-démocratie ont sorti les parapluies devant le tribunal de Hongkong, mercredi 24 avril.  — © AP

Neuf figures de proue du mouvement prodémocratie qui avait paralysé Hongkong en 2014 ont été condamnées mercredi à jusqu'à 16 mois de prison. Il y a deux semaines, ils ont été reconnus coupables de trouble à l'ordre public. Ils attendaient depuis leur sentence.

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Chan Kin-man, 60 ans, professeur de sociologie, Benny Tai, 54 ans, professeur de droit ont écopé de 16 mois de prison. Deux autres leaders ont été condamnés à huit mois chacun. Les autres activistes ont été condamnés à des peines avec sursis ou devront accomplir des travaux d'intérêt général.

Les militants réclamaient des élections libres

Chan Kin-man, Benny Tai et Chu Yiu-ming, 75 ans, pasteur baptiste ont fondé en 2013 le mouvement «Occupy Central» qui réclamait à Pékin des réformes politiques dans la mégapole. Le but «d'Occupy» était de bloquer le quartier d'affaires de Hongkong si un suffrage universel libre n'était pas instauré pour élire le président du gouvernement local, lequel est désigné par un comité pro-Pékin.

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L'année suivante, la révolte estudiantine, dite «des parapluies» s'est jointe aux revendications. Lors de ces manifestations, qui ont parfois réuni des dizaines de milliers de personnes, les militants ont là aussi réclamé plus de démocratie et des élections libres. La situation a explosé lorsque des policiers ont tiré du gaz lacrymogène sur les protestataires, qui se sont alors protégés avec des parapluies. La révolte avait paralysé des quartiers entiers de l'une des capitales mondiales de la finance pendant plus de deux mois. Au final, Pékin n'avait fait aucune concession.

Un procès fustigé par les organisations de défense des droits de l'homme

Les accusés ont été condamnés sur la base d'une loi héritée de l'ère coloniale qui prévoit des peines de prison allant jusqu'à sept ans en cas de trouble à l'ordre public. Tous les militants ont été reconnus coupables d'au moins un chef d'accusation. Le procès a été vivement critiqué par les organisations de défense des droits de l'homme.

En vertu de l'accord entre Londres et Pékin qui avait présidé à la rétrocession en 1997 et du principe «Un pays, deux systèmes», Hongkong jouit sur le papier jusqu'en 2047 de libertés inconnues dans le reste du pays tels que la liberté d'expression et la liberté de la presse. Mais nombreux sont ceux qui pensent que ces libertés sont menacées par une ingérence de plus en plus forte de la Chine.