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Inondations: la colère des Chinois sacrifiés pour Pékin

Scandale en Chine: après des inondations historiques, Pékin a reconnu avoir ouvert des vannes pour écouler les eaux hors des grands centres urbains. Ces derniers jours, les manifestations se multiplient dans les zones «sacrifiées»

A Zhuozhou dans la province du Hebei, durement touchée. — © Tingshu Wang / Reuters
A Zhuozhou dans la province du Hebei, durement touchée. — © Tingshu Wang / Reuters

Au moins 29 morts dans les inondations dans le Hebei

Le bilan des inondations dans la province du Hebei, dans le nord de la Chine, s’est alourdi à 29 morts au moins, ont rapporté vendredi les médias d’État, après les pluies record qui ont frappé la région ces dernières semaines. «Depuis le 10 août, 29 personnes sont mortes à la suite de catastrophes dans la province du Hebei, dont 6 étaient portées disparues. Il y a encore 16 disparus», a rapporté la chaîne publique CCTV, citant les autorités.

Au moins 33 personnes, dont deux secouristes, sont mortes à Pékin dans une violente tempête et des inondations survenues à la fin du mois dernier, ont déclaré les autorités cette semaine.

Plus d’une douzaine de personnes ont également trouvé la mort dans la province de Jilin, dans le nord-est du pays, après des pluies torrentielles la semaine dernière.

Deux semaines après les inondations historiques qui ont frappé Pékin et sa région, les habitants des campagnes au sud de la capitale demandent des comptes. Alors que l’eau est redescendue et que l’heure est au nettoyage, les manifestations d’habitants se multiplient dans les villes «sacrifiées» pour protéger Pékin: car les autorités chinoises l’ont reconnu, elles ont ouvert les vannes dans huit zones pour désengorger la capitale. «Rendez-nous nos maisons!» criaient mardi devant le gouvernement local des centaines d’habitants brandissant des banderoles à Bazhou, petite ville au sud de Pékin, dans la province du Hebei. Ils ont été accueillis par des centaines de policiers munis de boucliers qui les ont aspergés de sprays au poivre. D’autres manifestations ont eu lieu dans des zones sinistrées.

Entre le 29 juillet et le 2 août, des pluies diluviennes se sont abattues sur Pékin et sa région: d’après les services météorologiques de la capitale, il s’agissait des «plus fortes chutes de pluies depuis 140 ans». Les inondations ont d’abord dévasté le district de Mentougou, situé dans des montagnes à l’ouest de Pékin, donnant lieu à des torrents emportant tout sur leur passage, y compris des voitures, des ponts. Trente-trois personnes sont mortes et 18 sont portées disparues dans la capitale, d’après un bilan mis à jour le 9 août. Les jours suivants, l’eau s’est écoulée de ces zones montagneuses vers les plaines du Hebei, au sud de Pékin. Dans la ville de Zhuozhou, particulièrement sinistrée, l’eau est montée jusqu’à 7 mètres. Au Hebei, pourtant davantage touché, le bilan officiel est toujours de 15 morts et 22 disparus, mais les autorités chinoises ont tendance à minimiser le nombre de victimes dans un premier temps.

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