L'opposition va déposer une motion de destitution à l'encontre de Park Geun-hye
Corée du Sud
Pour être adoptée, la destitution doit être votée par les deux tiers des députés. La présidente sud-coréenne est soupçonnée de complicité avec Choi Soon-sil, arrêtée pour fraude et abus de pouvoir

Les trois partis de l'opposition sud-coréenne ont annoncé le dépôt vendredi au Parlement d'une motion de destitution à l'encontre de la présidente Park Geung-Hye empêtrée dans un scandale de trafic d'influence, en vue d'un vote la semaine prochaine.
Accusée de complicité avec une proche confidente arrêtée début novembre pour fraude et abus de pouvoir, Park Geun-hye s'est dite prête à quitter le pouvoir avant la fin de son mandat prévue en 2018, ajoutant qu'elle s'en remettrait au Parlement.
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Pour l'opposition, il s'agit d'une manoeuvre dilatoire pour gagner du temps et éviter une destitution humiliante.
L'opposition et les indépendants ont une majorité de 171 sièges sur 300 à l'Assemblée nationale. Mais pour être adoptée, la destitution doit être votée par les deux tiers des députés, ce qui signifie que l'opposition aurait besoin du soutien de près de 30 membres du parti conservateur Saenuri de Park Geun-hye.
«Nous sommes convenus de militer activement auprès des députés (du Saenuri) anti-Park pour obtenir leur soutien», a déclaré Park Jie-Won, de la formation d'opposition Parti du peuple
Le Saenuri a lui demandé à Park Geun-hye de renoncer volontairement au pouvoir en avril, dans la perspective d'une élection anticipée en juin. Le parti lui a donné une semaine pour accepter cette proposition.
Soupçonnée de «collusion»
Le scandale qui fait rage depuis des semaines est centré sur l'amie de longue date de la présidente, Choi Soon-sil, accusée d'avoir profité de ses liens avec cette dernière pour extorquer des sommes astronomiques à diverses entreprises.
Le parquet accuse la chef de l'Etat de «collusion» dans les manoeuvres de Choi Soon-sil, qualifiée de «Raspoutine» par les médias. Le parquet considère officiellement la présidente comme une suspecte dans cette affaire. Park Geun-hye est le premier chef de l'Etat sud-coréen en exercice à être visée par une enquête pénale.
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En Corée du Sud, un président en exercice ne peut être poursuivi dans une affaire criminelle, sauf pour des faits de trahison ou d'insurrection. L'immunité, cependant, tombe à la fin de son mandat.
Des manifestations monstres se succèdent depuis plusieurs semaines pour exiger le départ de la présidente. Ses opposants ont annoncé de nouveaux rassemblements pour samedi.