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La Russie et la Chine réclament aussi la fin de la mesure, prise en 2017, qui impose aux Etats de l'ONU de renvoyer sous deux ans dans leur pays d'origine les travailleurs nord-coréens travaillant à l'étranger, source d'importants revenus pour le pouvoir nord-coréen. Les membres des Nations unies ont jusqu'à ce 22 décembre 2019 pour appliquer cette sanction.
Le texte sino-russe demande aussi une exemption aux sanctions de tous les projets de coopération routiers et ferroviaires entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Il est accompagné de trois pages d'annexes listant des produits qui ne devraient plus être concernés par des sanctions contre Pyongyang: parmi eux figurent des bulldozers, des petits tracteurs, des radiateurs, de nombreux objets en métal allant des ciseaux aux petites cuillères et autres fourchettes, des machines à laver la vaisselle et le linge, des aspirateurs, des vélos, des poussettes d'enfants, des extincteurs...
L'avenir incertain de ce projet de résolution singulier
Le texte, en se félicitant «du dialogue entre les Etats-Unis et la Corée du Nord à tous les niveaux» en faveur d'une nouvelle relation, appelle par ailleurs «à une reprise rapide des pourparlers à six» (Chine, les deux Corées, les Etats-Unis, la Russie et le Japon), lancés en 2003 mais dont Pyongyang s'est retiré en 2009.
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L'avenir de ce projet de résolution reste incertain et aucune échéance pour une mise au vote n'a encore été avancée, selon des diplomates. A l'ONU, la rédaction des textes liés à la Corée du Nord est traditionnellement du ressort des Etats-Unis, et la démarche russo-chinoise est plutôt singulière à cet égard, note l'un d'eux.
Selon une autre source, il est peu probable qu'un vote intervienne rapidement. La présidence du Conseil de sécurité, maître des travaux, est assurée en décembre par les Etats-Unis auxquels succédera en janvier le Vietnam à l'occasion de son entrée dans l'instance pour deux ans comme membre non permanent.
Il faut enfin pour la Russie et la Chine s'assurer avant un vote d'avoir neuf voix en faveur de leur texte sur les 15 du Conseil de sécurité, ce qui est loin d'être acquis. Et de ne se voir opposer aucun veto d'un membre permanent du Conseil, comme celui dont disposent les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni. Les Européens sont actuellement les partisans les plus ardents d'un maintien des sanctions.
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Les Etats-Unis surveillent la Corée du Nord «de très près», affirme Trump
La proposition russo-chinoise de résolution survient alors que les discussions entre les Etats-Unis et la Corée du Nord, relancées de manière spectaculaire en 2018, sont dans l'impasse depuis l'échec en février d'un sommet entre Donald Trump et Kim Jong-un. Les Etats-Unis exigent que la Corée du Nord renonce d'emblée à tout son arsenal atomique, alors que cette dernière réclame une levée rapide d'au moins une partie des sanctions internationales qui étranglent son économie.
Le président américain Donald Trump a affirmé lundi que les Etats-Unis surveillaient la Corée du Nord «de très près» à l'approche d'un ultimatum fixé par Pyongyang à Washington pour la fin de l'année. «Je serais déçu si quelque chose était en préparation, et si c'est le cas, nous nous en occuperons», a-t-il déclaré.
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Pyongyang a fait ces dernières semaines une série de déclarations véhémentes, et fixé à Washington un ultimatum pour la fin de l'année, lui promettant, faute de progrès dans leurs discussions, un «cadeau de Noël» empli de menaces. L'émissaire des Etats-Unis pour la Corée du Nord, Stephen Biegun, a qualifié les exigences de Pyongyang d'«hostiles», «négatives» et «malvenues».