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Pour Narendra Modi, «la gouvernance mondiale a échoué»

Dans le discours d’ouverture d’une réunion du G20 à New Delhi, le premier ministre indien a estimé que les crises qui traversent le monde depuis quelques années sont autant de constats d’échecs

Narendra Modi, le 25 février à New Dehli. — © Manish Swarup/AP Photo/Keystone
Narendra Modi, le 25 février à New Dehli. — © Manish Swarup/AP Photo/Keystone

Le premier ministre indien Narendra Modi a estimé, jeudi, dans un discours que les institutions multilatérales n’avaient pas réussi à relever les défis urgents auxquels le monde fait face.

«Nous devons tous reconnaître que le multilatéralisme est en crise aujourd’hui», a souligné Narendra Modi dans une déclaration préenregistrée, à l’ouverture d’une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 à New Delhi. «L’expérience de ces dernières années - crise financière, changement climatique, pandémie, terrorisme et guerre - montre clairement que la gouvernance mondiale a échoué.»

Une réunion marquée par la guerre

L’invasion de l’Ukraine par la Russie devrait dominer la réunion entre les chefs de la diplomatie des principales puissances mondiales, a reconnu mercredi devant la presse le secrétaire d’Etat indien aux Affaires étrangères, Shri Vinay Kwatra.

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En septembre, le premier ministre indien avait déclaré au président russe Vladimir Poutine que l’heure n’était «pas à la guerre», des propos alors perçus comme une critique de l’intervention militaire de Moscou en Ukraine. Jeudi, Narendra Modi a imploré les délégués de travailler à une entente et à «dépasser les différences».

Pas de rencontre Blinken-Lavrov

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, arrivé mercredi soir en Inde, a pourtant déjà prévenu qu’il ne prévoyait pas de rencontrer son homologue russe Sergueï Lavrov lors de cette réunion de deux jours. Les Etats-Unis estiment, en outre, que le G20 condamnera l’invasion russe, a déclaré un haut responsable accompagnant le secrétaire d’Etat américain.

«Je pense que nous allons y voir un langage reflétant la majorité, sinon l’écrasante majorité du G20, qui continue de s’opposer à la guerre de la Russie» en Ukraine, a dit à la presse ce responsable à bord de l’avion qui emmenait Antony Blinken à New Delhi. Signe du climat glacial entre Washington et Moscou, Antony Blinken ne s’est pas retrouvé dans la même pièce que Sergueï Lavrov depuis une précédente réunion du G20 à Bali (Indonésie) en juillet.

Le ministre russe des Affaires étrangères est arrivé mardi soir en Inde, pays qui entretient une amitié de longue date avec la Russie et n’a pas condamné l’invasion en Ukraine. Sergueï Lavrov profitera de sa participation au G20 pour s’en prendre à l’Occident, selon un communiqué de son ministère.

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