Le soleil de la mi-journée chauffe le béton de la place des Nations. Tapis dans le peu d’ombre qu’offre l’esplanade genevoise, Arash Ashrafzadhniek, un activiste politique, et Samad Kalavani, un ancien joueur de l’équipe de handball de l’armée iranienne, casquettes vissées sur la tête, bouquinent, l’air un peu groggy. La nuit a été longue: ils l’ont passée à camper dans le kiosque en bois d’un autre âge, transformé en abribus sauvage, de l’autre côté de la place. Et depuis huit heures du matin lundi, ils ont le ventre vide: les deux hommes ont entamé une grève de la faim. Ils veulent que l’ONU les regarde, que la communauté internationale «ne ferme plus les yeux» sur les agissements de la République islamique d’Iran.