Pyongyang enchaîne les essais militaires
Corée du Nord
La Corée du nord a tiré vendredi de sa côte est deux projectiles qui ont volé sur une distance d'environ 220 kilomètres, au moment même où le président américain affirmait que ces essais ne lui posaient «pas de problème»

Pyongyang a effectué vendredi son troisième tir de projectiles en huit jours, selon Séoul. Nombre d'experts considèrent que les essais militaires nord-coréens visent à augmenter la pression sur les Etats-Unis. Vendredi matin, le Nord a tiré de sa côte est deux projectiles qui ont volé sur une distance d'environ 220 kilomètres, atteignant une altitude de 25 kilomètres et la vitesse de Mach 6,9, a indiqué l'état-major sud-coréen, soit une vitesse inhabituellement élevée pour une arme de courte portée.
Le profil de vol était relativement similaire à celui des projectiles testés mercredi et la présidence sud-coréenne y a vu probablement un «nouveau type de missile balistique de courte portée».
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Jeudi, KCNA avait affirmé qu'il s'agissait d'un «tir d'essai d'un système de lancement multiple de fusées guidées de gros calibre». La semaine dernière Pyongyang avait déjà lancé deux projectiles décrits par Séoul comme des missiles balistiques de courte portée, dont un avait parcouru environ 700 kilomètres.
Le Nord a «toute une gamme» de matériel militaire qu'il peut tester en réponse aux manoeuvres menées au Sud, estime Harry Kazianis, expert au Center for the National Interest. «Cette stratégie de la corde raide aura pour effet de différer les discussions de travail au moins jusqu'à l'automne pour permettre aux deux parties de sauver la face.»
Donald Trump ne se sent pas menacé
Plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU interdisent à la Corée du Nord de réaliser des lancements de missiles balistiques et plusieurs membres de l'exécutif onusien ont condamné ce regain d'activité militaire de Pyongyang.
Cela n'a pas été le cas du dirigeant de la Maison blanche qui, à la faveur de la détente apparue en 2018 sur la péninsule coréenne, a rencontré trois fois en un an le leader nord-coréen Kim Jong-un. «Ca ne me pose pas de problème, nous verrons ce qu'il se passera, mais les (missiles à) courte portée sont très communs», a-t-il déclaré à des journalistes.
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Lors de leur troisième entrevue, en juin dans la Zone démilitarisée, MM. Kim et Trump étaient convenus de reprendre les négociations. Mais cet engagement ne s'est pas concrétisé et Pyongyang a averti récemment que le processus pourrait échouer si des manoeuvres militaires communes entre Washington et Séoul se déroulaient comme prévu la semaine prochaine au Sud.