Quelques semaines après avoir mis fin à son moratoire sur les essais de missiles de longue portée, la Corée du Nord a tiré lundi plusieurs projectiles, identifiés par Tokyo comme de possibles missiles balistiques. C'est le deuxième exercice de tirs réalisé en l'espace d'une semaine. Le 2 mars, la Corée du Nord avait déjà tiré deux projectiles, Séoul jugeant qu'il s'agissait vraisemblablement de missiles balistiques de courte portée.

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Ce lundi, «il semble que (Pyongyang) a conduit des essais de tir impliquant différents types de lance-roquettes multiples», a annoncé l'état-major interarmées sud-coréen (JCS), disant «regretter profondément» cette action. Le JCS avait dans un premier temps fait état de «trois projectiles», avant de changer sa description pour évoquer de «multiples» tirs.

Selon lui, les projectiles ont été lancés depuis la région de Sondok, sur la côte est, vers la mer du Japon en direction du nord-est, pour de parcourir 200 km à une altitude maximale de 50 km. Il s'agit d'une distance plus courte que les tirs du 2 mars, mais à une altitude plus élevée.

«Un grave problème pour la communauté internationale»

De son côté, le ministère japonais de la Défense a annoncé lundi que la Corée du Nord avait lancé ce qui apparaît être des «missiles balistiques» - ce qui est strictement interdit à Pyongyang par les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.

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«Les lancements répétés de projectiles comme des missiles balistiques sont un grave problème pour la communauté internationale, y compris notre pays», a réagi peu après le premier ministre japonais Shinzo Abe devant le parlement.

Participant à une réunion d'urgence, des membres du gouvernement sud-coréen ont estimé que ces tirs «ne contribuaient pas» aux efforts de paix dans la région. La péninsule avait connu en 2018 une remarquable détente, illustrée par des rencontres historiques entre le leader nord-coréen Kim Jong-un et le président américain Donald Trump. Mais les négociations sur la dénucléarisation sont au point mort depuis le deuxième sommet entre les deux dirigeants, en février 2019 à Hanoï.

Une surenchère nord-coréenne

S'il est confirmé, le lancement lundi de trois projectiles par un unique tracteur-érecteur-lanceur (TEL) marque le franchissement d'«une nouvelle étape» dans le programme nord-coréen de missiles à courte portée, a réagi sur Twitter Ankit Panda, de la Federation of American Scientists, une ONG scrutant les risques liés au nucléaire. «Kim continue de tester, d'améliorer et de rendre opérationnelles ses forces», a abondé Vipin Narang, chercheur du Massachusetts Institute of Technology.

Après les essais du 2 mars, des médias d'Etat nord-coréens avaient rapporté que Kim Jong-un avait supervisé un «tir d'artillerie de longue portée». Ils avaient également publié des clichés de batteries de lance-roquettes multiples, ainsi que plusieurs photographies d'une roquette de large calibre tirée dans une forêt.