Pour le Qatar, un besoin existentiel de s’affirmer
géostratégie
AbonnéPrésent dans le domaine sportif, dans la médiation, dans les médias, le minuscule émirat du Golfe en fait-il trop? Explications sur le ressort ultime de cet Etat pétrogazier

Nous sommes en 2011 et le Qatar est – déjà – placé au centre du monde. Toutes les télévisions du monde arabe restent allumées en permanence, de jour comme de nuit. Que ce soit à Tunis, à Damas, au Caire, à Tripoli ou à Gaza, on n’a d’yeux que pour les images que diffuse Al-Jazira, la chaîne «globale» qatarie, qui s’est donné pour mission de ne pas manquer une seule minute des révolutions qui secouent alors le monde arabe. Peu importe que le Qatar lui-même soit loin de répondre aux aspirations démocratiques des jeunes contestataires qui battent le pavé pour faire tomber les vieux régimes autocratiques arabes. Le petit émirat du Golfe semble alors galvanisé par la force de son propre «soft power». Bien davantage que de faire résonner les tambours du «printemps arabe», c’est bien lui qui en donne le pouls. Avec une même question qui revient aujourd’hui, tel un leitmotiv: le Qatar en fait-il trop?