La révolte des étudiants de Téhéran gagne le reste de l’Iran
Iran
AbonnéColère et répression ne faiblissent pas en Iran, quasi trois semaines après la mort de Mahsa Amini. En première ligne des manifestations comme en 1979, les étudiants entraînent derrière eux une bonne partie de la société, y compris les plus jeunes
«Ce matin, mon fils s’est réveillé révolté. L’université est fermée mais il est parti, j’ignore où.» Au téléphone, la voix est inquiète. C’est celle d’une Iranienne de Téhéran dont le fils étudie à la prestigieuse Université de technologie Sharif, au cœur de la capitale, prise d’assaut dimanche par les forces de sécurité iraniennes. Elle raconte: «Mon fils n’avait pas cours, il était dans un café des environs avec des camarades. En fin d’après-midi, il a voulu raccompagner ses amis dans le logement du campus, mais la police avait fermé les entrées.» Elle encercle tout le périmètre de l’université, où se tient un sit-in regroupant environ 200 jeunes. Certains ont ensuite été pris au piège et poursuivis dans le parking souterrain de l’Université.