En Syrie, neuf civils ont été tués et des dizaines blessés par des tirs du régime
Conflit
Les frappes ont eu lieu dimanche matin dans plusieurs camps de déplacés de la région de Kafr Jales, dans la province d’Idleb, rapporte l’Observatoire syrien des droits de l’homme

Au petit matin ce dimanche, des roquettes ont frappé des camps de déplacés provisoires dans la région de Kafr Jales, dans la province d’Idleb (nord-ouest). Neuf civils dont trois enfants ont été tués et des dizaines blessés par ces frappes attribuées au régime, rapporte l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Des tentes ont été détruites et brûlées, et des taches de sang et des bouts de roquettes étaient visibles, témoigne un correspondant de l’AFP sur place.
Deux enfants parmi les victimes
Les équipes de la défense civile et des habitants ont porté secours aux blessés et les ont transférés dans des hôpitaux proches. Là, les corps de deux fillettes étaient enveloppés dans des couvertures et allongés au sol, selon le correspondant de l’AFP sur place.
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Les bombardements ont en outre blessé 75 personnes, a indiqué l’Observatoire, précisant que plus de 30 roquettes étaient tombées sur plusieurs zones à l’ouest d’Idleb, y compris sur les camps. La région abrite trois millions de personnes, dont environ la moitié sont déplacées.
«Nous ne savions pas où fuir»
«Nous nous préparions le matin pour aller travailler quand nous avons entendu des tirs. Les enfants ont eu peur et ont commencé à crier», raconte Abou Hamid, 67 ans, un déplacé d’un des camps. «Nous ne savions pas où fuir. Ce n’était pas une ou deux roquettes, mais dix. Les éclats ont commencé à voler dans tous les sens et nous ne savions pas comment nous protéger», a-t-il ajouté.
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En fin de matinée, les tirs des forces du régime de Bachar al-Assad se sont poursuivis contre plusieurs secteurs de la région, après que le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS) et des factions rebelles alliées ont riposté en ciblant des positions de l’armée syrienne.
Les tirs du pouvoir sont intervenus, selon l’Observatoire, au lendemain de la mort de cinq membres des forces du régime dans le sud-ouest d’Idleb dans des bombardements d’un groupe affilié au HTS. Environ la moitié d’Idleb et des secteurs limitrophes des provinces voisines de Hama, d’Alep et de Lattaquié est dominée par HTS, l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda, et d’autres factions rebelles moins influentes.
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Malgré des affrontements sporadiques, un cessez-le-feu négocié par Moscou – allié de Damas – et Ankara – soutien de groupes rebelles – est largement respecté depuis mars 2020 dans cette région. Depuis 2011, la guerre en Syrie a tué près d’un demi-million de personnes et déplacé plusieurs millions d’autres à l’intérieur et à l’extérieur du pays.