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Un manifestant hongkongais a été touché à la poitrine par un tir de la police

Alors que l'Etat chinois fête son 70e anniversaire, de nouveaux affrontements violents entre protestataires et forces de l'ordre ont éclaté mardi à Hongkong, malgré l'interdiction de manifester

Affrontements entre manifestants et policiers à Hongkong, ce mardi 1er octobre 2019. — © Vivek Prakash/Keystone
Affrontements entre manifestants et policiers à Hongkong, ce mardi 1er octobre 2019. — © Vivek Prakash/Keystone

Un manifestant hongkongais a été blessé par balle mardi à Hong Kong où des dizaines de milliers de manifestants pro démocratie sont descendus dans les rues, répondant à l’appel pour une «journée de chagrin» visant à perturber le 70e anniversaire de la fondation de la Chine populaire.

A Tsuen Wan, quartier dans les Nouveaux Territoires, des manifestants masqués et armés de parapluies et de bâtons s’en sont pris à des policiers antiémeutes qui avaient procédé à des interpellations. Les policiers ont battu en retraite dans une mairie voisine après avoir reçu une pluie de projectiles. Un manifestant a été touché à la poitrine par un tir à balle réelle de la police lors d’affrontements entre protestataires et forces de l’ordre, a indiqué à l’AFP une source policière.

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Manifestants par petits groupes

Mobilisés depuis juin, les militants pro démocratie ont bravé l’interdiction de manifester pour crier encore plus fort, à l’occasion de ces célébrations, leur ressentiment à l’encontre du régime chinois, dénoncer le recul des libertés et la violation, selon eux, du principe «Un pays, deux systèmes» qui a présidé à la rétrocession de l’ex-colonie britannique à la Chine en 1997.

En l’absence de dirigeants clairement identifiés, cette «journée de chagrin» s’était organisée essentiellement sur les réseaux sociaux. Malgré les interdictions des autorités, des petits groupes de manifestants se sont retrouvés mardi après-midi dans une douzaine de quartiers du territoire semi-autonome.

La police a également tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc sur des groupuscules radicaux dans au moins quatre quartiers.

Des œufs jetés su un portrait de Xi Jinping

Selon les autorités, des manifestants ont jeté sur les forces de l’ordre un liquide corrosif à Tuen Mun, ville au nord-ouest de Hongkong. Elles ont mis en ligne des photos montrant un policier à l’uniforme troué, souffrant de brûlures au niveau du torse. Dans le quartier populaire de Wong Tai Sin, la police a brièvement tiré des gaz lacrymogènes contre des manifestants qui bloquaient des routes.

La manifestation principale s’est tenue sur l’île de Hongkong, théâtre depuis bientôt quatre mois d’affrontements violents entre police antiémeutes et groupuscules radicaux. Les manifestants ont marché vers le bureau de représentation de la Chine à Hongkong, régulièrement cible de la contestation.

Les manifestants ont jeté des œufs sur un portrait du président chinois Xi Jinping et arraché de grandes affiches célébrant le 70e anniversaire avant de les piétiner. «Trois mois plus tard, nos cinq revendications ne sont toujours pas satisfaites. Nous devons poursuivre notre combat», a déclaré à l’AFP un manifestant, portant un masque.

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Ces rassemblements interviennent quelques heures après un gigantesque défilé militaire place Tianamnen à Pékin, auquel a assisté Xi Jinping. La cheffe de l’exécutif hongkongais Carrie Lam, dont le niveau de popularité est au plus bas, était également à Pékin.

«S’attaquer à des problèmes profondément enracinés»

A Hongkong, la cérémonie pour le lever du drapeau sur la baie a illustré l’actuelle insécurité politique et la réticence des autorités à apparaître en public depuis juin. Les responsables locaux y ont participé, mais à huis clos, depuis le centre des Congrès situé non loin. Après la rétrocession, cette cérémonie d’anniversaire s’est toujours tenue à l’extérieur, même sous des pluies torrentielles.

L’adjoint de Carrie Lam, Matthew Cheung, a fait l’éloge dans un discours du développement de la Chine depuis 70 ans, tout en déclarant que les autorités avaient reconnu la nécessité d’une «nouvelle réflexion pour essayer de s’attaquer à des problèmes profondément enracinés» à Hongkong.

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Après un week-end marqué par un regain de violences, la police avait mis en garde lundi contre une situation «très, très dangereuse» mardi.

Hongkong traverse depuis juin sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession en 1997, avec des actions quasi quotidiennes et des affrontements violents entre radicaux et policiers.