Des centaines de militants pro-démocratie étaient rassemblés, lundi matin, aux abords d'un tribunal où devaient comparaître  quarante-sept opposants inculpés pour «subversion». Lundi, des centaines de personnes faisaient la queue pour entrer dans le tribunal où devaient comparaître les opposants pour leur inculpation formelle.

Il s'agissait, dans le contexte de la pandémie, du plus important rassemblement pro-démocratie en plusieurs mois dans l'ex-colonie britannique. «Libérez les prisonniers politiques», scandaient des protestataires. «Debout pour Hongkong», disaient d'autres tandis que certains faisaient le salut à trois doigts, symbole de résistance dans plusieurs pays asiatiques, comme la Thaïlande ou la Birmanie.

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Kwan Chun-sang, un conseiller local, a expliqué avoir passé la nuit dans la rue, près du tribunal, pour être sûr de figurer parmi les premiers dans la file d'attente permettant d'accéder aux bancs du public, dans la salle d'audience. «Peu après que les poursuites ont été lancées hier, j'ai décidé de venir et de passer la nuit ici», a-t-il dit à l'Agence France Presse (AFP). «Je veux montrer mon soutien aux militants pro-démocratie.»

Décision condamnée par les capitales occidentales

La décision d'engager des poursuites pour «subversion» a été fortement condamnée par les capitales occidentales, à commencer par Washington et Londres, qui accusent Pékin de renier la promesse de préserver les libertés hongkongaises que la Chine avait faite au moment de la rétrocession en 1997.

Sur Twitter, le secrétaire d'Etat des Etats-Unis Antony Blinken a exigé dimanche la «libération immédiate» des militants pro-démocratie.

Pékin a engagé en 2020 une reprise en main musclée de sa région semi-autonome, dans la foulée de l'immense mobilisation pour la démocratie qui a ébranlé l'ex-colonie britannique pendant des mois en 2019.

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L'un des principaux outils de cette répression est une loi draconienne sur la sécurité nationale qui a été imposée par Pékin à Hongkong. Les interdictions de rassemblement quasi permanentes ordonnées pour lutter contre le coronavirus ont aussi permis aux autorités d'empêcher presque toutes les velléités de manifestation.