Ces déclarations interviennent après des rumeurs affirmant que Pékin souhaitait remplacer Carrie Lam par un chef de l'exécutif «par intérim» alors que les autorités hongkongaises sont en prise avec des manifestations pro-démocratie qui dégénèrent de plus en plus en actes violents. Hongkong, un territoire semi-autonome, est secoué depuis cinq mois par des manifestations de militants dénonçant l'ingérence de Pékin et exigeant des réformes démocratiques.
Un processus de désignation amené à être modifié
Selon Willy Lam, un expert en politique chinoise basé à Hong Kong, Pékin montre qu'il soutient Carrie Lam «pour le moment». «Cela ne signifie pas qu'ils aiment Carrie Lam ni qu'ils ont une haute opinion de sa performance», estime l'expert. Selon lui, Pékin souhaite que Hongkong adopte une loi sur la sécurité nationale afin d'attribuer plus de pouvoirs à la police pour réprimer les manifestations.
La cheffe de l'exécutif pourrait être limogée d'ici un an ou en mars lors de la session plénière annuelle de l'Assemblée nationale populaire (ANP), a indiqué l'expert.
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En vertu de sa «Loi fondamentale», l'ancienne colonie britannique rendue à Pékin en 1997 jouit d'une grande autonomie et de libertés inconnues en Chine continentale: liberté d'expression et de manifestation et justice indépendante. Le Parti communiste chinois avait annoncé la semaine dernière qu'il allait modifier ce processus de désignation, sans préciser si «l'amélioration» prévue irait dans le sens plus démocratique exigé par les contestataires, mais en avertissant qu'il ne tolérerait «aucune activité» de nature à diviser le pays ou à menacer la sécurité nationale.
Des éloges, mais pas trop
Tam Yiu-chung, unique représentant de Hongkong au comité permanent de l'Assemblée nationale populaire (ANP), a affirmé que cette rencontre devrait contribuer à dissiper les rumeurs selon lesquelles Pékin chercherait à la remplacer.
«Xi Jinping doit être très occupé à Shanghai où il doit rencontrer de nombreux dirigeants étrangers, mais il a tout de même trouvé du temps pour Carrie Lam, donc cela traduit clairement le fait qu'il s'y intéresse», a déclaré Tam Yiu-chung. «Xi Jinping a témoigné à Carrie Lam une reconnaissance appropriée mais il n'a pas fait trop d'éloges (...) parce que, après tout, il faut encore faire revenir l'ordre.»
La cheffe de l'exécutif devait initialement retourner à Hongkong après sa visite à Shanghai mais dimanche ses services ont fait savoir qu'elle rencontrerait mercredi à Pékin des représentants du gouvernement chinois.
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La députée pro-démocratie Claudia Mo a estimé que les partisans de la démocratie seraient consternés de voir Xi Jinping embrasser Carrie Lam. «A présent, Pékin ne peut que renforcer son emprise sur Hong Kong et aggraver encore les choses ici», a-t-elle déclaré à l'Agence France-Presse (AFP). «C'est un spectacle de marionnettes.»