La police new-yorkaise amassait rapidement des indices dimanche sur le véhicule piégé qui a manqué d’exploser dans la nuit à Times Square, au cœur de New York, et a été neutralisé grâce à la vigilance d’un vendeur ambulant. Les autorités avaient trouvé des empreintes digitales ainsi que d’autres indices dans la voiture ayant servi à l’attentat manqué, laissée à 18h30 samedi soir au coin de Broadway et de la 45e Rue, dans le quartier touristique bondé des théâtres.
L’engin incendiaire, dont le maire de New York, Michael Bloomberg, a souligné le côté «amateur», était composé de trois bonbonnes de propane, deux jerrycans d’essence, des fils électriques, des feux d’artifice, ainsi que deux réveils. «Nous avons beaucoup de chance […] d’avoir évité ce qui aurait pu être un événement très meurtrier», a déclaré le maire, laissant entendre qu’un possible carnage avait été évité.
«L’intention était de provoquer une quantité de flammes importantes», a ajouté le chef de la police Raymond Kelly. Le véhicule suspect, garé moteur allumé et clignotants à l’orange, a commencé à dégager de la fumée blanche. Un vendeur de tee-shirts a alerté la police, qui a fait évacuer des théâtres et des hôtels.
Représailles?
Dans une vidéo diffusée sur internet, les talibans pakistanais (Tehrik-e-Taliban) ont revendiqué l’attentat, a rapporté le centre de surveillance des sites islamistes SITE. La vidéo affirme que cette tentative a été faite en représailles à des attaques de drones américains au Pakistan et de la mort de deux dirigeants d’Al-Qaïda en Irak, récemment tués dans une opération.
Le sérieux de cette revendication n’avait pas été confirmé par les autorités dimanche en début d’après-midi, mais le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, a qualifié la tentative d’attentat d’«extrêmement grave», tout en se refusant à dire s’il s’agissait ou non d’un acte de terrorisme. L’attentat semble le plus grave aux Etats-Unis depuis la tentative avortée commise le jour de Noël dernier à bord d’un avion en provenance d’Amsterdam qui s’apprêtait à atterrir à Detroit.
Le gouverneur de l’Etat, David Paterson, a déclaré que les New-Yorkais devaient une fière chandelle au vendeur de tee-shirts, un ancien de la guerre du Vietnam. «Quand vous voyez quelque chose, dites quelque chose», a sobrement déclaré ce dernier.