La «Dame» de Rangoun est accusée d’avoir hébergé les 4 et 5 mai un Américain de 53 ans, John Yettaw. Il avait, dans des circonstances mystérieuses, réussi à gagner à la nage sa demeure, située au bord du lac Inya, à Rangoun.
Les chancelleries occidentales ont qualifié le procès de «farce» visant à justifier son maintien en détention. La période d’assignation à résidence de Mme Suu Kyi expirait théoriquement le 27 mai et nombre d’observateurs ont estimé qu’avec ce procès, la junte avait trouvé un prétexte pour prolonger sa détention.
Les Etats-Unis, qui viennent de renouveler pour trois ans leurs sanctions commerciales contre la Birmanie, ont à nouveau appelé jeudi les militaires au pouvoir à libérer le seul prix Nobel de la paix à être privé de liberté dans le monde.
Face aux appels de la communauté internationale en faveur d’une libération de Mme Suu Kyi, la junte a incité «les pays étrangers (à) s’abstenir d’interférer dans les affaires intérieures de la Birmanie».
L’icône mondiale du combat démocratique a passé 13 des 19 dernières années en résidence surveillée, depuis que la junte militaire, au pouvoir depuis 1962, a refusé d’admettre sa victoire aux dernières élections organisées en Birmanie, en 1990. La junte s’emploie depuis près de 20 ans à museler l’opposante, dont elle redoute la popularité toujours grande.