Pandémie
AbonnéLa Cour de première instance a jugé le couvre-feu néerlandais illégal et a demandé sa levée immédiate. L’Etat a fait appel et le pays demeure sous un couvre-feu temporaire jusqu’à vendredi, jour du verdict. Une décision qui interroge sur la primauté des libertés individuelles face aux mesures étatiques

«Le juge nous rend enfin justice!» tonitrue Willem Engels en sortant d’un tribunal de La Haye, aux Pays-Bas. Chef du groupe contestataire des décisions du gouvernement sur les mesures contre le coronavirus, Viruswaarheid (Vérité Virus), il affiche un sourire satisfait aux photographes cantonnés à l’extérieur du bâtiment. Il a de quoi être fier: un juge de la Cour de première instance a demandé l’arrêt immédiat du couvre-feu instauré aux Pays-Bas le 23 janvier, pour endiguer la pandémie. L’Etat néerlandais aurait abusé des pouvoirs d’urgence disponibles, estime la justice. Le gouvernement a fait appel de la décision le jour même.
Ce jugement fait suite à la décision des Pays-Bas d’instaurer un couvre-feu de 21h à 4h30 du matin, une première depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Censée se terminer le 9 février, la mesure a été prolongée jusqu’au 2 mars. La décision avait provoqué une vague de contestation inédite dans le pays.