Des avocats genevois déposent une plainte à l’ONU contre la détention de Gulnara Karimova
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Les avocats genevois de la fille de l’ex-président ouzbek Islam Karimov demandent que les experts indépendants de l’ONU déclarent sa détention illégale. Ils dénoncent en même temps des manquements de la part des autorités judiciaires suisses

Les avocats genevois de la fille de l’ex-président ouzbek Islam Karimov demandent aux experts indépendants de l’ONU de déclarer illégale la détention de Gulnara Karimova. Ils ont déposé vendredi à Genève une plainte auprès du Groupe de travail sur la détention arbitraire. Et s’en prennent aussi aux autorités judiciaires suisses.
Leur cliente est détenue depuis plus de sept ans. Selon les avocats, ses droits ont été «systématiquement bafoués». Elle a notamment attendu plus de 18 mois avant d’être confrontée à un juge.
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Les avocats dénoncent «trois simulacres de procès» et l’absence de toute possibilité de discuter avec leur cliente. Ils ciblent l’attitude des autorités ouzbèkes et la séquestration de Mme Karimova. Ils demandent également la libération immédiate de la fille de l’ex-président. Et ils accusent encore «les autorités judiciaires suisses ou occidentales» de «blanchiment d’injustice».
Millions confisqués
La Suisse a signé il y a quelques mois un accord-cadre avec l’Ouzbékistan en vue de restituer près de 131 millions de dollars au pays d’Asie centrale. Ce montant a été confisqué lors de l’une des procédures pénales en lien avec Gulnara Karimova.
En 2012, le Ministère public de la Confédération (MPC) a bloqué environ 800 millions de francs. Mi-2019, un proche de Gulnara Karimova a été condamné par ordonnance pénale. Dans ce contexte, quelque 131 millions de dollars avaient été définitivement confisqués.
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Une procédure pénale pour faux dans les titres et blanchiment d’argent est elle toujours en cours contre l’assistante personnelle de Gulnara Karimova, le directeur général de la filiale ouzbèke d’une société russe de télécommunications, deux collaborateurs de Gulnara Karimova et Gulnara Karimova elle-même. Des avoirs d’une valeur de plus de 650 millions de francs restent bloqués dans le cadre de ces procédures pénales.