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Bagdad veut que la coalition militaire reste

Mois d'octobre très sanglant.

Alors que l'Irak a connu un mois d'octobre des plus sanglants, tant pour les militaires américains que pour les Irakiens, le premier ministre Ibrahim Jaafari a demandé à l'ONU de prolonger d'un an la présence de la Force multinationale dans le pays. Bagdad estime que ses forces ne sont pas encore prêtes pour assurer la sécurité dans le pays, en dépit des succès annoncés dans la lutte contre les groupes extrémistes.

Les autorités irakiennes demandent par ailleurs de pouvoir revoir le nouveau mandat avant la fin de l'année, afin qu'il y ait «une présence militaire conséquente» en Irak le 1er janvier 2006. Cela nécessite le vote d'une nouvelle résolution dans les deux mois à venir.

Le mandat actuel de la force multinationale, qui compte 175000 soldats, expire à la fin de l'année, selon une résolution du Conseil de juin 2004, adoptée au moment où l'Autorité provisoire de la coalition avait transféré son pouvoir à un gouvernement intérimaire irakien.

La demance de Bagdad intervient à lissue d'un mois d'octobre particulièrement sanglant. Au total, 407 Irakiens ont été tués, dont plus des deux tiers (299) sont des civils, selon des statistiques officielles publiées mardi. Ce chiffre est toutefois en diminution par rapport à septembre avec 700 Irakiens tués.

Le mois d'octobre, qui coïncidait avec le jeûne du ramandan, a également été le quatrième mois le plus sanglant pour les soldats américains en Irak, avec 94 tués, selon un bilan établi d'après des données du Pentagone. Au total, 2022 GI et civils américains assimilés militaires sont morts en Irak depuis l'invasion du pays en mars 2003.

Kamikaze de 12 ans

Les autorités irakiennes ont par ailleurs multiplié les annonces d'arrestations mardi. Le gouverneur de Bassorah a déclaré que deux suspects avaient été arrêtés dans l'enquête sur l'attentat sanglant qui a fait au moins 18 morts et 59 blessés la veille. Les forces de sécurité ont d'autre part arrêté le cerveau présumé de la triple attaque-suicide perpétrée le 24 octobre contre des hôtels de Bagdad, ainsi que treize de ses complices. Ces attaques avaient fait 17 morts en mai 2003.

Sur le terrain, la violence s'est poursuivie. Un enfant d'une douzaine d'années s'est fait exploser mardi matin à Kirkouk (nord) contre le convoi d'un chef de la police. L'explosion a coûté la vie à son auteur.