Berlin fait pression pour obliger tous les pays de l’UE à coopérer
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Réunis à Bruxelles, les ministres européens de l’Intérieur et de la Justice n’ont pas trouvé d’accord hier à propos du partage de 120 000 réfugiés, mesure contraignante que demande la Commission. La décision est reportée au 8 octobre. L’offensive navale contre les passeurs, elle, se précise. Berlin ce mardi menace de suspendre les aides européennes aux pays qui refuseraient d’assumer leurs quotas. Les contrôles ont été rétablis à la frontière entre Hongrie et Serbie

■ 9h15. Berlin suggère de réduire les fonds de l’UE aux pays opposés aux quotas. Le ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière, a évoqué mardi matin la possibilité de réduire les fonds structurels versés par l’Union européenne aux pays qui rejettent l’idée de quotas de répartition des réfugiés, après l’échec lundi d’une réunion européenne.
■ 8h30. La Hongrie met en place ses mesures.L’entrée de migrants de Serbie vers la Hongrie était toalement bloquée au passage officiel de Röszke mardi, jour de la mise en place par les autorités hongroises de mesures restrictives visant à endiguer le flux des réfugiés, ont constaté des journalistes de l’AFP. Selon des témoignages recueillis auprès des migrants du Moyen-Orient - dont certains fuyant de zones de conflits en Syrie et Irak -, les policiers hongrois ont interdit le passage autour de minuit. La police hongroise a confirmé que ce poste-frontière, ainsi que celui d’Asothalom, éloigné de 5 killomètres, avaient été fermés, mais à partir de 07H00.
«Cette mesure a été prise en raison de l’évolution de la situation du côté serbe de la frontière, où les contrôles ne sont pas assurés», a déclaré un porte-parole de la police des frontières, Laszlo Balazs, lors d’une conférence de presse à Budapest. Il a assuré qu’une réouverture des postes-frontières était envisageable «si les conditions sont réunies».Lundi, un nombre record de 9.380 migrants avaient réussi à franchir la frontière, selon des données de la police. Mardi matin, environ 300 personnes, dont des enfants, attendaient devant ce point de passage en espérant sa réouverture.
■ 21h30. Report de la décision la plus sensible. Au terme de ce lundi de négociations à Bruxelles, les ministres de l’Intérieur et de la Justice sont tombés sur un accord réduit à propos de la crise des migrants. Thomas de Maizière, le ministre fédéral allemand de l’Intérieur, a affirmé dans la soirée que «nous avons atteint aujourd’hui un accord sur la distribution des 160 000» réfugiés, nombre total demandé par la Commission. Au préalable, une entente été trouvée sur les 40 000 migrants venus d’Italie et de Grèce, selon un engagement pris en mai. Mais le point délicat portait sur la répartition contraignante de 120 000 exilés. Et à ce sujet, le ministre allemand a indiqué que «nous n’avons pas atteint d’accord sur la fixation des quotas». Ce point, si sensible en raison de l’opposition des pays de l’est du continent, sera repris le 8 octobre.
■ 20h30. Le gouvernement français précise son implication dans les futures frappes navales. La France va engager une frégate, outre le renseignement déjà fourni, dans l’opération militaire de l’Union européenne contre les passeurs de migrants qui opèrent à partir de la Libye, a annoncé le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. L’UE a décidé ce lundi de recourir à la force contre les passeurs et de procéder à «des interceptions en haute mer». L’AFP note que les états-majors des 28 pays de l’Union doivent se réunir mercredi pour faire le point sur les contributions en hommes et en matériel de chacun.
Au demeurant, France 2 a diffusé ce lundi soir un fort reportage racontant un trajet d’une côte turque à la Grèce.
■ 19h30. Des gouvernants socialistes discuteront vendredi de la crise des migrants. Le chancelier autrichien Werner Faymann accueillera vendredi à Vienne une réunion de dirigeants sociaux-démocrates européens pour débattre de la crise des migrants, indiquent plusieurs agences. Werner Faymann invite le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel, les premiers ministres français Manuel Valls et suédois Stefan Löfven, ainsi que le président du parlement européen Martin Schulz.
■ 19h00. A Bruxelles aussi, un camp pose un défi aux autorités. Dans la capitale belge, et européenne, le parc Maximilien est occupé par quelque 800 migrants soutenus par un collectif de citoyens. Ce lundi, le premier ministre Charles Michel a demandé l’aménagement et l’ouverture 24 heures sur 24 d’un centre d’urgence pour accueillir les demandeurs d’asile, afin de pouvoir entamer «l’évacuation progressive» du camp. Le collectif a critiqué cette proposition, arguant que le gouvernement ne prévoit que 300 places (photo: dans le parc Maximilien, 12 septembre 2015, AFP).
■ 18h30. Première, modeste, décision des ministres – et un report? A Bruxelles, les ministres de l’Intérieur ont commencé leur réunion en entérinant le mécanisme de répartition volontaire de 40 000 demandeurs d’asile venus d’Italie et de Grèce que l’UE s’est engagée en mai à relocaliser, ont indiqué les agences de presse. Concernant la proposition de la Commission européenne de répartir de manière contraignante 120 000 demandeurs d’asile supplémentaires arrivés ces derniers mois, la décision pourrait être reportée à la prochaine réunion, le 8 octobre, s’il n’y a pas entente avec les pays de l’est opposés à cette mesure.
■ 16h15. La frontière entre Serbie et Hongrie fermée. Encore une frontière fermée: la police hongroise ferme le principal passage à la frontière serbe, a constaté l’AFP.
■ 16h00. Bouchons monstres entre Allemagne et Autriche. L’introduction par l’Allemagne de contrôles à ses frontières en raison de l’afflux de migrants causait lundi plusieurs dizaines de kilomètres d’embouteillages sur les autoroutes autrichiennes, a-t-on appris auprès de la société autoroutière Asfinag. La branche transports de Chambre d’industrie autrichienne a chiffré à «plusieurs millions d’euros» le coût occasionné par ces bouchons pour les transporteurs. Une vingtaine de kilomètres d’embouteillages ont notamment été signalés à l’approche du poste-frontière de Suben sur l’axe Vienne-Nuremberg (nord de la Bavière), et une dizaine près de Salzbourg, en direction de Munich.
■ 15h30. La voix suisse. La présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga est arrivée plus tard que prévu et a fait une brève déclaration: «La Suisse suit la situation de près. Elle sera solidaire avec l’UE, et est en contact avec les ministres de l’Intérieur des pays voisins.»
Les ministres ne parleront pas du système permanent de quotas cet après-midi.
■ 15h00. Varsovie se prépare à un afflux possible de migrants. La Pologne est prête, en cas de danger pour sa sécurité, à rétablir «sans délai» des mesures de contrôle à ses frontières, comme l’ont fait déjà l’Autriche, l’Allemagne ou la Slovaquie, a annoncé lundi la première ministre polonaise Ewa Kopacz. «Dès que je recevrai un signal de danger quelconque pour la Pologne, on rétablira, sans aucun délai, les contrôles aux frontières polonaises», a déclaré à la presse Mme Kopacz à l’issu d’une rencontre avec sa ministre de l’Intérieur à qui elle a ordonné une inspection des frontières du pays.Hier, des milliers de manifestants ont protesté contre l’afflux de migrants en Europe.
■ 15h00. Pour ce juge autrichien, la Hongrie ne respecte plus les droits fondamentaux des réfugiés.Un tribunal autrichien a refusé lundi l’expulsion vers la Hongrie d’une migrante afghane et de ses enfants, qui y avaient déposé une demande d’asile avant de poursuivre leur route, estimant que les «droits fondamentaux» ne sont plus garantis pour les réfugiés dans ce pays.Cette décision est susceptible de faire jurisprudence, alors que plus de 60.000 migrants ont formellement été enregistrés comme demandeurs d’asile en Hongrie cette année avant, en très grande majorité, de continuer leur chemin vers l’Autriche et d’autres pays d’Europe occidentale.Le règlement dit Dublin III régissant le statut des migrants dans l’espace Schengen prévoit que la responsabilité de l’asile incombe au premier pays dans lequel le migrant a été enregistré, et que celui-ci peut donc y être expulsé par les pays tiers. Mais le tribunal a notamment jugé que le respect de la Convention européenne des droits de l’Homme ainsi que de la Charte européenne des droits fondamentaux n’était plus garantis en Hongrie, pays où le premier ministre Viktor Orban a multiplié les propos et les mesures anti-migrants.
■ 14h30. La droite française réclame la fermeture de la frontière avec l’Italie. Le parti Les Républicains demande le rétablissement «provisoire» des frontières entre la France et l’Italie, a indiqué lundi le député Guillaume Larrivé chargé de l’immigration au sein de Les Républicains. «La France doit prendre l’initiative de rétablir provisoirement à la frontière franco-italienne des contrôles (...) compte tenu de l’afflux en provenance du Sud», a-t-il dit, «sous la forme de patrouilles mobiles de la police aux frontières». Pour lui, la volte-face de la chancelière Merkel «valide très exactement l’analyse qui est celle du président Sarkozy». «La décision de Mme Merkel est un tournant», a-t-il insisté.
■ 13h00. Le risque de vide juridique. Le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies a mis en garde contre un «vide juridique» auquel seraient confrontés les réfugiés en Europe avec la multiplication des mesures prises isolément par les Etats.
■ 12h20. Après Berlin, Vienne réintroduit les contrôles à ses frontières. L’Autriche va rétablir dans les prochaines heures les contrôles à ses frontières, au lendemain d’une décision similaire par l’Allemagne, afin de faire face à l’afflux de migrants et de réfugiés, a annoncé lundi à Bruxelles sa ministre de l’Intérieur, Johanna Mikl-Leitner.
«Nous allons procéder comme l’Allemagne, à savoir que les contrôles provisoires aux frontières sont autorisés dans le cadre de Schengen et que nous allons donc les introduire», a-t-elle déclaré, peu avant une réunion extraordinaire des ministres européens de l’Intérieur.
■ 12h00. L’Allemagne pourrait devoir accueillir jusqu’à un million de personnes en 2015. Le vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel, a estimé lundi que l’Allemagne pourrait avoir à accueillir jusqu’à «un million» de migrants en 2015, largement au-delà des 800.000 sur lesquels tablait jusqu’alors Berlin.«Il y a de nombreux signes qui montrent que cette année, nous n’aurons pas à prendre en charge 800.000 réfugiés comme l’a prévu le ministère de l’Intérieur, mais un million», a déclaré M. Gabriel sur le site internet du Parti social-démocrate allemand (SPD), dont il est président.
■ 12h00. Les précisions allemandes: les demandeurs d’asile toujours bienvenus. Le rétablissement des contrôles ne signifie pas que l’Allemagne ferme ses frontières aux demandeurs d’asile et à ceux réclamant le statut de réfugiés, a déclaré lundi le porte-parole de la chancellerie, assurant que Berlin souhaite rendre le processus plus «ordonné».
«Les contrôles provisoires aux frontières ne sont pas la même chose qu’une fermeture des frontières, c’est complètement différent. Des réfugiés vont continuer à venir en Allemagne, nous espérons que cela se déroule dans le cadre d’un processus mieux ordonné», a déclaré Steffen Seibert lors d’un point de presse régulier.