Certains estimeront qu’il met tout en œuvre pour la bonne cause. D’autres qu’il mélange ses affaires privées avec ses mandats internationaux. Envoyé du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, pour Haïti, Bill Clinton est intervenu mercredi à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies à New York. L’ancien président américain a appelé à venir d’urgence en aide à Haïti. «Nous avons besoin d’eau, de nourriture, d’abris et de premiers secours. Le plus urgent que vous puissiez faire est d’envoyer de l’argent, même un ou deux dollars.» Puis, cette phrase qui a choqué plus d’un fonctionnaire onusien: «Vous avez un site, www.clintonfoundation.org/haitiearthquake, qui vous permet d’envoyer rapidement de l’argent.»
Devant les caméras, l’ex-président américain appelait le monde entier à soutenir Haïti à travers sa fondation. Difficile de ne pas y voir un grave conflit d’intérêts. Pour rappel, la fondation a été créée peu après le départ de Bill Clinton de la Maison-Blanche. Elle vise à agir dans l’urgence, en levant d’importants fonds, dans les domaines du changement climatique, de la santé, du développement ou encore de la lutte contre le sida. La fondation a un statut d’organisation non gouvernementale et emploie près de 1100 personnes dans plus de 40 pays.
Ce n’est pas la première fois que l’activité post-Maison-Blanche de Bill Clinton pose la question du conflit d’intérêts. La presse américaine a déjà détaillé les liens parfois ambigus entre son activité actuelle et celle du Département d’Etat dirigé par son épouse, Hillary Clinton.