Un test de la popularité du président? Un état des lieux de l’opinion des Américains toujours plongés dans l’une des pires situations économiques de leur histoire récente? Plusieurs scrutins ont eu lieu mardi, notamment en Virginie, au New Jersey et dans l’Etat de New York, où devaient être désignés des gouverneurs et un membre de la Chambre des représentants. Barack Obama a passé une partie du week-end dans le New Jersey pour soutenir le gouverneur sortant, Jon Corzine, semblant donner à ce suffrage une valeur de test national. Pourtant, au-delà de leurs enjeux locaux, ces votes diront surtout où se situe aujourd’hui le Parti républicain, tandis qu’il rêve de reconquérir la majorité au Congrès dans un an.

S’il fallait s’en tenir à New York, la leçon serait claire: les conservateurs sont au bord de la guerre civile. Après de nombreuses péripéties, leur candidate au Congrès, jugée trop à gauche, a été contrainte de jeter l’éponge et de laisser la place à Douglas Hoffman, un candidat venant du petit Parti conservateur, placé bien plus à droite mais qui a beaucoup moins de chances de l’emporter. Plusieurs personnalités républicaines sont entrées dans la danse, et notamment l’ancienne candidate à la vice-présidence Sarah Palin, déterminée à faire son grand retour en politique. De l’issue du scrutin dépendra en partie le futur visage des conservateurs, tiraillés entre leurs élites traditionnelles et les représentants du «tea Party», ces protestataires très marqués à droite qui ont dominé les débats ces derniers mois.

A New York encore, Mike Bloomberg se présentait pour un troisième mandat consécutif à la mairie. L’homme, à qui l’on prêtait l’année dernière des velléités présidentielles, n’a pas lésiné sur les moyens, investissant quelque 100 millions de dollars de sa fortune personnelle dans la campagne. Les démocrates, qui ont dépensé 14 fois moins d’argent, ont baissé les bras.

Enfin, à Atlanta (Géorgie), la mairie devrait échapper à un candidat noir pour la première fois depuis 1973. Une sorte de «révolution Obama» à l’envers dans cette ville à majorité noire qui s’explique notamment par l’état calamiteux des finances publiques.