Guerre en Ukraine
AbonnéL’ex-diplomate russe ayant quitté son poste à Genève témoigne de la difficulté de se réinventer dans l’exil. Il estime qu’il est peut-être temps pour la Suisse de revoir son approche de la neutralité

Dans un mois, l’agression russe en Ukraine entrera dans sa deuxième année. «Une autre année sanglante», prévient Boris Bondarev, ex-diplomate russe en poste à Genève ayant démissionné en mai dernier. Réfugié en Suisse sous protection policière, il répond au Temps par visioconférence en arborant un t-shirt noir imprimé d’un lapin de bande dessinée aux oreilles tombantes. Il y a quatre mois, il postait sur Facebook un appel à ses ex-collègues à suivre son exemple. Pour «ne plus se faire les complices d’un dictateur». Quelques-uns l’ont fait. Ils ne sont pas légion. Et ceux-là, comme Boris Bondarev, sont dans une impasse.