BP aurait été négligent
états-unis
Les parlementaires organisent une deuxième journée d’auditions ce jeudi sur la fuite de la plate-forme pétrolière. Selon eux, BP aurait été au courant du dysfonctionnement d’une pièce importante du dispositif de sécurité. Le président Obama demande au Congrès de débloquer 129 millions de dollars
Les parlementaires américains qui enquêtent sur la dramatique marée noire du golfe du Mexique ont affirmé mercredi soir disposer d’éléments indiquant qu’un dispositif crucial de sécurité de la plateforme, «mal conçu», fuyait avant l’accident.
Le président de la commission à l’Energie et au Commerce de la Chambre des représentants, le démocrate Henry Waxman, s’est intéressé de près à la «valve de secours» de la plateforme «Deepwater Horizon», qui a pour fonction de bloquer une émission intempestive de pétrole ou de gaz.
«Nous avons appris auprès de Cameron, le fabriquant de la valve de secours, que l’appareil avait une fuite au niveau d’un système hydraulique crucial et était mal conçu», a dit M. Waxman. Le représentant démocrate, Bart Stupak, a précisé que cette fuite était située dans le système hydraulique permettant d’actionner les appareils qui scellent le puits en cas de problème.
Ces propos surviennent alors que les parlementaires organisent une deuxième journée d’auditions concernant l’explosion de la plateforme le 20 avril qui a fait 11 morts, et déverse 800.000 litres de brut quotidiennement dans le golfe du Mexique depuis qu’elle a coulé le 22 avril.
Les responsables du géant pétrolier britannique BP, qui exploitait la plateforme, de Transocean, qui en était propriétaire, et d’Halliburton, qui a mené d’importantes opérations de sécurisation du puits, étaient de nouveau sur la sellette au Congrès.
Dysfonctionnements
«Plus j’en apprends sur cet accident, plus je suis inquiet», a relevé M. Waxman. «Si les plus grands groupes pétroliers au monde et les compagnies travaillant avec eux avaient été plus prudents, 11 vies auraient pu être sauvées et nos côtes protégées».
Henry Waxman a aussi pris pour cible Halliburton. «Il y a des preuves qui montrent que le puits avait passé avec succès des contrôles de pression, mais pas tous et notamment pas certains qui étaient cruciaux», a-t-il dit en pointant la responsabilité de l’entreprise américaine.
M. Waxman a aussi cité un document de BP du 6 mai dans lequel le géant pétrolier indique, selon lui, qu’il y avait «une brèche quelque part dans le puits» qui a laissé un gaz explosif, du méthane, s’introduire à l’intérieur.
L’administration monte au créneau
«Je ne lésinerai sur aucun effort pour effacer les traces des dommages causés, aider ceux dont le gagne-pain a été affecté par la marée noire et remettre en état les côtes» des Etats touchés, a déclaré de son côté le président Obama dans une lettre adressée à la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, et rendue publique par la Maison Blanche.
Une centaine de millions de dollars seraient octroyés aux gardes-côtes et 29 millions au ministère de l’Intérieur pour des activités (contrôles, études...) non prises en charge par les responsables de la pollution et le Fonds de réaction aux marées noires alimenté par les compagnies pétrolières.
Trois semaines après le début de la marée noire, l’administration Obama est montée au créneau mercredi en proposant de taxer davantage les groupes pétroliers et en mobilisant les meilleurs scientifiques du pays pour aider BP à contenir la fuite de brut.