Budget record pour le CICR en 2014
Humanitaire
L’organisation humanitaire demande 1,29 milliard de francs suisses à ses donateurs. L’aide aux victimes de la guerre en Syrie absorbera un dixième des dépenses
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) demande 1,29 milliard de francs suisses à ses donateurs pour financer ses opérations humanitaires en 2014. Il s’agit d’un montant record dans l’histoire de l’institution. L’aide aux victimes de la guerre en Syrie absorbera 10% des dépenses.
«Nous ne voyons pas de lumière au bout du tunnel», a déclaré Peter Maurer, le président du CICR, à propos de la Syrie. «De nombreux blessés meurent faute de pouvoir accéder aux soins, des villages ou des quartiers assiégés n’ont pas reçu d’assistance humanitaire depuis parfois une année et le CICR n’a pas accès aux détenus», a-t-il énuméré. Malgré tous les obstacles, plus d’un demi-million de Syriens bénéficient désormais d’une aide alimentaire et les équipes sur place ont pu réhabiliter de nombreuses conduites d’eau potable à travers le pays.
Mesures d’économies
Avant d’être annoncé aux médias, le budget avait été présenté mardi aux Etats, qui assurent 90% des rentrées financières du CICR. «Nos budgets sont toujours inférieurs à ceux des Nations unies pour certains conflits. J’ai l’impression que les Etats apprécient le fait que nous présentions un budget réaliste qui a de grandes chances d’être mis en œuvre et de produire des résultats», a estimé Peter Maurer.
Ce budget «ambitieux» tranche avec les informations alarmistes qui ont circulé cet automne sur la situation financière de l’organisation. A la fin de l’année, les comptes devraient au contraire être à l’équilibre. Ces derniers mois, des donateurs traditionnels, comme les Etats-Unis, la Suisse ou l’Allemagne, ont confirmé leurs engagements. Des contributions imprévues sont venues s’ajouter, comme celle du Koweït.
En 2014, les dépenses du siège augmenteront elles aussi pour atteindre 191,7 millions de francs. Peter Maurer a répété l’attachement du CICR pour Genève. En parallèle, des mesures d’économies sont prévues à hauteur de 16 millions sur les quatre prochaines années. Dans ce cadre, d’autres services administratifs pourraient être délocalisés. Plus de 50 employés travaillent déjà à Manille, aux Philippines. Ils assurent une partie de la comptabilité et rédigent certains rapports pour les donateurs.