Les producteurs de plastiques canadiens contre-attaquent. Ils ont décidé de poursuivre en justice, mardi, le gouvernement fédéral afin d'annuler l'interdiction des plastiques à usage unique en place depuis 2022.

Dans leur défense, les multinationales Dow Chemical Canada, Imperial Oil et NOVA Chemicals, soutenues par deux provinces de l'ouest canadien, comptent mettre en avant le manque de preuves scientifiques suffisantes de la part d'Ottawa pour justifier ces réglementations. Ils affirment que leurs produits ne sont pas toxiques.

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Elles vont également tenter de convaincre la cour que le gouvernement fédéral a outrepassé ses compétences en matière de réglementation de la gestion des déchets. Sur Twitter, le ministre de l'environnement canadien Steven Guilbeault a vivement réagi, accusant les entreprises de tenter «d'empêcher [l']interdiction des plastiques à usage unique nocifs devant les tribunaux». «Nous allons nous en tenir à la science et nous battre pour un environnement où nos rivages, nos parcs et nos cours d'eau sont sains», a-t-il déclaré.

Un juge entendra les arguments des avocats de toutes les parties jusqu'à jeudi et doit rendre une décision dans les mois à venir.

Les cours d'eau et les océans pollués

L'interdiction progressive de l'importation, de la fabrication et de la vente d'articles en plastique, tels que les sacs, les pailles et les couverts, a été introduite l'année dernière dans le cadre de l'engagement pris par Ottawa de parvenir à zéro déchet plastique d'ici à 2030.

La mesure s'appuie notamment sur une récente étude, selon laquelle, le plastique pollue les cours d'eau et les océans et peut rester dans l'environnement pendant des centaines d'années, nuisant à la faune et à l'homme.

Le Canada produit plus de quatre millions de tonnes de déchets plastiques chaque année, estime le groupe environnemental Oceana Canada.