Carnage à Fort Hood: les développements de samedi
etats-unis
Au lendemain du massacre qui a fait 13 morts et 30 blessés dans la plus grande base militaire américaine, l’heure était aux hommages et aux interrogations.
L’heure était samedi à l’hommage aux 13 victimes de la fusillade de Fort Hood (Texas, sud), dont le mobile reste flou, et à la policière, blessée en le mettant hors d’état de nuire, «le meilleur de l’Amérique» selon Barack Obama.
«La fusillade de jeudi a été l’une des plus dévastatrices jamais perpétrée sur une base militaire américaine», a affirmé samedi le président américain dans son allocution radiodiffusée hebdomadaire. «Et cependant, même si nous y avons vu le pire de la nature humaine, nous y avons vu aussi le meilleur de l’Amérique», a-t-il ajouté.
Samedi, journaux et télévisions diffusaient la photo de Kimberley Munley, 34 ans, la policière dont l’intervention décisive a permis de mettre un point final à la fusillade. En entendant les coups de feu, la jeune femme, membre de l’équipe d’intervention d’urgence, s’est précipitée sur les lieux et a fait feu sur le militaire, qui s’est écroulé à terre. Elle a été elle-même grièvement blessée lors de la confrontation.
Les enquêteurs restaient très prudents sur les motifs qui ont poussé jeudi Nadil Malik Hasan, 39 ans, qui soignaient à Fort Hood des militaires revenus traumatisés d’Irak et d’Afghanistan, à ouvrir le feu à plus de cent reprises jeudi, tuant 13 personnes, 12 militaires et un civil, en blessant 28 autres.
Alors que, citoyen américain musulman d’origine palestinienne, il a selon des témoins crié «Allah Akbar» (Dieu est grand en arabe) en ouvrant le feu, le président Obama a recommandé vendredi de ne pas tirer «de conclusions hâtives».
Difficile de savoir en effet quel rôle a joué dans son geste le poids de son métier, qui consistait à écouter et soigner des militaires traumatisés par la guerre, et son prochain déploiement sur le terrain apparemment contre son gré.
Selon des médias américains samedi, une première analyse de l’ordinateur du commandant Hasan n’a montré aucune relation directe avec des groupes islamistes connus. L’armée américaine et la police fédérale n’ont cependant pas abandonné la piste terroriste.
A la mosquée qu’il fréquentait à Washington, on décrivait vendredi un homme «calme», «sociable et affable». Une de ses voisines a déclaré au New York Times que, manifestement pressé, il lui avait donné des affaires à lui. «Je ne vais pas en avoir besoin», lui a-t-il dit en lui laissant des légumes, un matelas et des vêtements.
A la base militaire de Fort Hood, qui accueille les militaires américains avant et après leur départ pour les fronts irakien ou afghan, plusieurs soldats interrogés par l’AFP ont affirmé avoir ressenti durant la fusillade le même choc qu’ils éprouvent lorsque des bombes explosent sur le champ de bataille.
»Vous ne vous attendez certainement pas à assister à cela quand vous êtes rentrés à la maison», a déclaré Andrew Hagerman, 27 ans, déjà envoyé deux fois en Irak.
Nadil Malik Hasan était dans un état stationnaire samedi après avoir été transporté dans un hôpital militaire pour des raisons de sécurité.
Les corps des 13 morts originaires des quatre coins des Etats-Unis ont été transportés sur la base de Dover (Delaware, est) qui accueille les dépouilles des soldats tombés en Irak et en Afghanistan.
Selon Brady campaign, la plus grande association américaine qui milite contre la vente libre des armes, les deux armes de poing utilisées par le militaire sont appelées «tueuses de flic», car leurs munitions sont conçues pour transpercer un gilet pare-balles.