Il ira donc «jusqu’au bout». Mardi soir, le chef de file socialiste en Alsace-Lorrraine-Champagne-Ardennes, Jean-Pierre Masseret, a confirmé le maintien de sa liste au second tour, face à la droite et au FN emmené par Florian Philippot, dès lors grand favori.

La veille, le premier ministre Manuel Valls avait ordonné aux listes PS de se retirer dans les trois régions les plus vulnérables au FN (Nord, PACA et Alsace), et appelé les électeurs de gauche à voter pour Les Républicains (LR), le parti de Nicolas Sarkozy qui, lui, a refusé toute alliance ou désistement. Dans les dix autres régions, des triangulaires auront lieu entre droite, gauche et FN, sauf en Corse ou les nationalistes sont dans le tiercé final.

Sur le papier, et c’est l’ironie de la situation, le PS du président François Hollande pourrait, dimanche prochain, limiter les dégâts en remportant à l’arraché six, voire sept triangulaires (Bretagne, Aquitaine, Corse, Bourgogne, Centre, Ile de France et Languedoc). Un scénario que la droite veut à tout prix faire capoter en mobilisant au maximum ses troupes. L’ancien président Sarkozy a besoin de remporter entre six à huit régions et de priver idéalement le FN de toute victoire pour montrer qu’il demeure la seule opposition crédible. A l’inverse, un succès du FN dans une, voire deux ou trois régions serait un désastre pour Les Républicains. Le PS tiendrait alors le rôle de rempart face au Front, d’ici à la présidentielle de 2017.

Ce second tour sera d’autant plus imprévisible que l’abstention a été forte au premier (49,9%), et que beaucoup d’électeurs de gauche rechignent à voter à droite pour faire barrage au FN. Le report d’électeurs FN vers Les Républicains est aussi envisageable.