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La Catalogne ouvre le bal des élections locales

Parlement autonome catalan.

Les électeurs de la prospère et identitaire Catalogne (nord-est de l'Espagne) sont appelés mercredi aux urnes pour renouveler leur parlement autonome et décider s'ils reconduisent une coalition de gauche sortante divisée ou s'ils rappellent les nationalistes modérés. Ce scrutin indécis intervient à sept mois d'élections municipales et régionales qui serviront de test national au chef du gouvernement socialiste espagnol, José Luis Zapatero, avant les législatives de 2008.

Les opposants nationalistes démocrates-chrétiens de Convergencia i Unio (CiU), qui ont gouverné vingt-trois ans la Catalogne jusqu'en 2003, pointent en tête des sondages, sans perspective de majorité absolue, devant le Parti socialiste catalan (PSC), qui dirige la coalition sortante. Sur les 7 millions d'habitants de cette région limitrophe de la France, 5,3 millions d'électeurs renouvelleront les 135 sièges de l'assemblée régionale.

Des alliances post-scrutin sortiront le nom du prochain président de la «Generalitat», le gouvernement autonome, qui a vu ses fortes prérogatives renforcées par l'adoption en juin d'un nouveau statut d'autonomie, au prix d'une crispation extrême du débat politique national.

Débat empoisonné

Le président socialiste sortant Pasqual Maragall a jeté l'éponge après la rupture provoquée par ses alliés de la gauche indépendantiste (Esquerra Republicana de Catalunya, ERC), qui ont appelé à voter contre cet «Estatut» qui ne décrit pas la Catalogne comme une «nation» en dehors de son préambule.

L'ancien maire de Barcelone a payé cher ce débat empoisonné sur lequel la droite espagnole a surfé pendant des mois pour dénoncer l'inféodation de Zapatero envers ses alliés indépendantistes catalans et agiter le spectre d'une «balkanisation de l'Espagne».

Le chef de file des nationalistes de centre droit, Artur Mas, a été le grand animateur de la campagne. Il a notamment signé devant notaire qu'il ne s'allierait pas avec les conservateurs du Parti populaire (PP), taxés d'anticatalanisme primaire.

Zapatero s'est énormément investi dans la campagne, multipliant les meetings pour soutenir son ancien ministre de l'Industrie, le timide José Montilla. Les socialistes ont misé sur «l'effet Zapatero» pour surmonter leur retard annoncé - jusqu'à 11 sièges - sur CiU.