Charles Taylor promet de quitter le pouvoir le 11 août
L'ancien seigneur de guerre est au bord de l'exil, harcelé jusque dans la capitale par les rebelles.
Le président libérien Charles Taylor s'est engagé samedi à quitter le pouvoir le 11 août à la mi-journée, une semaine après l'arrivée prévue de la force africaine de paix. Le chef d'Etat s'exprimait après une entrevue avec des représentants de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Pressé par Washington de quitter le pouvoir, Taylor a choisi le 6e anniversaire de son investiture à la tête de l'Etat pour annoncer son retrait – idée qu'il avait déjà acceptée depuis quelque temps, dans la mesure où sa démission s'accompagnerait d'un départ en exil au Nigeria. Aucune date n'a toutefois été fixée concernant ce dernier point. L'avenir de Taylor risque toutefois d'être compliqué par son inculpation pour crimes de guerre par un tribunal spécial ayant le soutien de l'ONU. Celui-ci est chargé de juger les atrocités commises durant la guerre civile en Sierra Leone dans les années 1990.
Accusé en 1983 du détournement de 900 000 dollars, il s'est réfugié aux Etats-Unis où il a été emprisonné avant de s'évader et de fuir en Côte d'Ivoire. Il s'est alors lié à la Libye et au président burkinabé Blaise Compaoré. Taylor est revenu au pays par la force, en déclenchant, fin 1989, une des plus atroces guerres civiles que le continent africain ait connues. Il n'a alors qu'un but: renverser le président Samuel Doe. Doe est torturé à mort un an plus tard par un ancien lieutenant de Taylor. La guerre entre factions s'est poursuivie pendant sept ans.