Les drapeaux étaient en berne, les journaux en noir et blanc. La ville de Xining recueillie trois minutes dans le silence mercredi, une semaine exactement après le séisme qui a fait plus de 2’000 morts dans le Qinghai (nord-ouest de la Chine). Les plus hauts dirigeants et des centaines de milliers de personnes ont rendu hommage dans tout le pays aux victimes du tremblement de terre qui a frappé la province isolée du Qinghai, sur le plateau tibétain.

Dans la capitale provinciale, Xining, une foule immense et recueillie a observé trois minutes de silence, alors que la neige tombait, selon des images retransmises par la télévision nationale, également en deuil avec la suppression de toutes les émissions de divertissement et de sport.

Des milliers de responsables officiels, de militaires, d’habitants et d’écoliers sont restés figés, la tête baissée, sur la vaste esplanade du centre de la ville, tandis que les sirènes étaient actionnées.

Dans le même temps, à Pékin, la télévision officielle CCTV montrait le numéro un Hu Jintao et les huit autres principaux dirigeants du régime communiste observant la même attitude, en costume et cravate noirs. «Je vous demande le silence pour nos compatriotes qui sont morts dans le séisme de Yushu», a lancé Hu Jintao, qui s’était rendu dimanche dans la préfecture tibétaine, promettant de «nouvelles écoles» et de «nouvelles maisons».

A Jiegu, chef-lieu de la préfecture de Yushu, proche de l’épicentre du séisme, responsables et secouristes se tenaient silencieux au milieu des ruines, où étaient plantés des drapeaux chinois. Le gouvernement a décrété une journée de deuil national pour les victimes du séisme de magnitude de 6,9, qui a fait, selon un dernier bilan provisoire, 2064 morts et 175 disparus. Le séisme a également fait plus de 12’000 blessées, dont un millier grièvement, et laissé quelque 100’000 personnes sans toit.

Tôt mercredi, la circulation a été interrompue dans le centre de Pékin, pour une courte cérémonie de mise en berne du drapeau sur la place Tiananmen. Les drapeaux devaient également être en berne sur tous les édifices des missions diplomatiques chinoises à l’étranger.

Les théâtres, cinémas et autres salles de spectacle ont été fermés pour la journée, certaines activités liées à l’Exposition universelle de Shanghai annulées et les matches de football reportés, ont annoncé les médias.

Les programmes de télévisions étrangères axées sur les loisirs ou le sport, telles les chaînes HBO et ESPN, ont été bloqués. Tous les grands journaux, et leurs éditions en ligne, avaient des bandeaux noirs appelant le 1,3 milliard de Chinois à observer cette journée de deuil. «Yushu, nous sommes avec vous», écrivait en une le quotidien Nouvelles de Pékin. La couleur avait aussi été retirée des sites officiels du gouvernement.

Une semaine après le séisme, les sauveteurs continuaient de fouiller les décombres, mais étaient gênés par le froid, l’altitude et les glissements de terrain provoqués par les centaines de répliques du séisme.

Le tremblement de terre a détruit à plus de 85% les habitations de Jiegu, peuplée essentiellement, comme toute la région, de membres de l’ethnie tibétaine. La zone, d’une altitude moyenne de 4’000 mètres, est difficile d’accès et ce n’est qu’en début de semaine que l’aide a commencé à y arriver en masse: nourriture, eau, tentes, couverture et matériel médical.

Les routes se sont recouvertes de verglas, rendant plus difficile la circulation des véhicules de secours, a indiqué mercredi l’agence Chine Nouvelle. La neige était attendue dans la journée, selon les services de météo.