En Cisjordanie occupée, la ville de Naplouse sonnée par un raid israélien meurtrier

Allongé sur son lit à l’hôpital de Rafidia à Naplouse, Jamal fume. Son visage est tuméfié,
ses yeux rougis. De son bras droit sortent des broches. «Elles resteront six semaines. Après on
me mettra des plaques.» Mercredi matin, il vendait des légumes sur la place des Martyrs, à
l’entrée de la vieille ville. «Les Israéliens sont arrivés, j’ai essayé de partir en
poussant ma brouette. Ils m’ont tiré dessus», dit le jeune homme de 23 ans, qui a insisté pour
prendre un nom d’emprunt. «Maintenant, tout son stock va pourrir» dit son oncle maternel, assis à côté de lui. «Et pourquoi? Il n’a rien fait.»

Dans sa chambre, une dizaine de jeunes se relaient pour le soutenir. Il fait partie de la centaine de blessés qui ont afflué à l’hôpital pendant la journée de mercredi, le résultat de l’opération israélienne la plus musclée depuis 2005. Onze personnes sont mortes, dont au moins cinq non-combattants. Plus de 80 personnes ont été touchées par balle. Cela s’ajoute à un bilan qui ne fait que grimper depuis le début de l’année: en tout, 61 Palestiniens sont morts. C'est bien plus que les années précédentes, un triste record.