Publicité

La Colombie a une «co-responsabilité» dans l'assassinat du président haïtien, selon le président Petro

Le président colombien a annoncé qu'il allait se rendre en Haïti pour tenter de trouver une issue à la profonde crise qui y règne. Jovenel Moïse a été tué en juillet 2021 par un commando de mercenaires colombiens

Gustavo Petro en République Dominicaine, où il participe à un sommet, samedi 25 mars. — © FEDERICO PARRA / AFP
Gustavo Petro en République Dominicaine, où il participe à un sommet, samedi 25 mars. — © FEDERICO PARRA / AFP

Un an et demi après l'assassinat du président haïtien Jovenel Moise par des mercenaires colombiens, Gustavo Petro, le président colombien, a reconnu que son pays avait une part de responsabilité.

«Je souhaite me rendre en Haïti, c'est un sujet pour lequel la Colombie a une co-responsabilité. D'abord parce que Haïti nous a aidés à devenir un pays par le passé - le pays a été une pierre angulaire de l'indépendance de la Colombie grâce à son appui militaire à Simon Bolivar au XIXe siècle - et, ensuite, parce que ce sont des mercenaires colombiens qui sont allés tuer le président haïtien, déclenchant la pire crise (que ce pays) a connu», a déclaré le président de gauche à des médias en République Dominicaine, où il participe à un sommet.

Lire aussi: Les habitants de Port-au-Prince otages de la violence des gangs

Sans avancer de date concernant une possible visite, Gustavo Petro a estimé que le peuple haïtien devait résoudre lui-même la crise dans son pays «mais il a besoin d'une aide démocratique, pas d'une aide basée sur les armes».

Au moins 17 anciens militaires colombiens sous les verrous

Jovenel Moïse a été tué par balle en juillet 2021 par un commando de mercenaires colombiens dans sa résidence privée de Port-au-Prince sans que ses gardes du corps n'interviennent.

Les Etats-Unis ont placé en détention onze personnes, accusées d'avoir planifié cet assassinat depuis Miami en Floride (sud-est). Parmi ces suspects se trouvent des Américains, des Haïtiens, des Vénézuéliens et des Colombiens. Au moins dix-sept anciens militaires colombiens se trouvent par ailleurs dans une prison de Port-au-Prince dans le cadre de cette affaire.

L'enquête américaine a révélé que deux hommes, à la tête d'une société de sécurité à Miami, avaient prévu de séquestrer Jovenel Moïse pour le remplacer par un Américano-Haïtien.

Lire encore: Ces anciens militaires colombiens qui deviennent mercenaires

La mort du président a aggravé le chaos dans ce petit pays pauvre des Caraïbes, qui était déjà en proie à une grave crise économique, politique et humanitaire. Il est aux mains de gangs violents, qui ont tué quelque 530 personnes et en ont kidnappé près de 300 depuis janvier, selon l'ONU.