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Commentaire. Eviter le chaos

Commentaire.

Aux blocages économiques et politiques que connaît aujourd'hui l'Allemagne, fallait-il rajouter le risque du chaos? Malgré le bricolage évident qui a caractérisé, le 1er juillet dernier, la perte de confiance du chancelier Schröder devant le Bundestag, le président Horst Köhler a préféré risquer un désaveu de la part de la Cour constitutionnelle plutôt que de porter seul la responsabilité d'une déstabilisation du pays. Pour justifier sa décision, il a d'ailleurs mis en avant la situation dramatique des 5 millions de chômeurs allemands et le manque de soutien au chancelier pour poursuivre ses réformes.

Un changement de majorité et le retour au pouvoir de la démocratie chrétienne ne suffiront pourtant pas à relancer l'Allemagne, qui n'est pas un pays de ruptures brutales. Il faudra modifier profondément un système complexe de participation, fédéral, économique, social, qui s'est développé à un tel point qu'il bloque toute évolution. Angela Merkel, la chancelière qui se dessine, aura-t-elle les moyens et la volonté de poursuivre les réformes entamées par Gerhard Schröder? Car c'est à son mentor, Helmut Kohl, paralysé, que l'Allemagne doit d'avoir raté son adaptation au nouvel environnement mondial et à la chute de la démographie.