Les Britanniques ont voté pour le changement. Mais ils l’ont fait avec une audace prudente. Ils ne semblent tout d’abord pas avoir voulu confirmer l’impressionnante percée des libéraux-démocrates durant la campagne électorale. Ces derniers pourraient se retrouver à jouer la troisième roue du char sur l’échiquier politique britannique. Les citoyens du Royaume-Uni ont néanmoins voté pour le changement en faisant du Parti conservateur de David Cameron le plus grand parti du futur parlement, une manière de montrer qu’on ne sort pas si facilement du duopole travaillistes/conservateurs outre-Manche. Mais ils n’ont apparemment pas été au bout de la logique du changement. Car difficile de dire à ce stade qui sera le prochain premier ministre. Cela dépendra de la capacité de David Cameron ou du premier ministre travailliste sortant Gordon Brown de former un gouvernement.

Tout indique en effet que les Britanniques s’orientent vers ce qu’ils n’avaient plus connu depuis 1974, un hung parliament, un parlement suspendu, sans qu’un parti n’ait la majorité absolue. Les prochains jours seront passionnants. Connu pour ne pas abandonner facilement, l’Ecossais Gordon Brown pourrait s’accrocher au pouvoir et tenter de former un gouvernement minoritaire avec les libéraux-démocrates. Les tories pourront peut-être compter sur le Parti unioniste d’Irlande du Nord et d’autres petites formations pour obtenir le soutien nécessaire à la formation d’un gouvernement plus ou moins durable.