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La Commission européenne veut intensifier la traque aux fraudeurs fiscaux

Le Commissaire européen aux Affaires économiques Joaquim Almunia a redit que l’offensive contre les paradis fiscaux doit impérativement s’accompagner d’une traque accrue contre les fraudeurs, afin d’éviter la fuite des capitaux vers les places financières peu coopératives des économies émergentes.

L’offensive de l’Union européenne contre l’évasion fiscale se fera à tous les niveaux. «La seule garantie que les capitaux ne partiront pas vers de nouvelles juridictions non coopératives est d’intensifier la traque contre les fraudeurs au sein de l’UE» a redit mardi le commissaire européen aux Affaires économiques Joaquim Almunia.

Ce dernier s’exprimait à l’invitation de l’European Policy Center sur la stratégie des Vingt-sept face à la crise économique internationale et sur les pressions exercées contre plusieurs pays - dont la Suisse - accusés par certains gouvernements européens d’être des paradis fiscaux. «La meilleure manière de soutenir nos appels à la transparence est que chaque pays membre redouble d’efforts pour traquer leurs ressortissants qui placent leur argent dans les juridictions non coopératives» a-t-il poursuivi. «C’est à la source aussi qu’il faut s’attaquer à ces flux de capitaux».

S’il n’a pas cité la Suisse, le commissaire aux Affaires économiques a en revanche reconnu que les destinations lointaines, notamment les places financières de certaines économies émergentes telles que Singapour ou Hong-Kong, constituent un défi pour le G20 qui se réunira le 2 avril à Londres. «Le temps est venu d’obtenir de nouvelles régulations, puis de les mettre en pratique» a complété l’ancien leader socialiste espagnol, qui sait combien la Commission européenne a du mal à convaincre ses partenaires asiatiques d’adopter à leur tour un système d’échange d’informations fiscales avec l’UE. «Certaines entités ou juridictions tenteront bien sûr d’y échapper a-t-il reconnu. La seule façon que ces mesures soient efficaces au-delà de nos frontières est donc d’étoffer encore plus notre arsenal anti-fraude.»