L’essentiel

Ce jeudi, le Conseil des Etats entame l’étude de la loi Covid-19. Les points les plus sensibles, comme la réouverture des restaurants, seront toutefois abordés plus tard.

Retrouvez notre suivi de la journée de mercredi


■ En France, nouvelles fermetures sanitaires de centres commerciaux

Le premier ministre français Jean Castex s'est exprimé sur les nouvelles mesures de son gouvernement. Il a notamment annoncé un confinement pour le Pas-de-Calais, ce qui avait fuité, et ce qui ne manque pas de nourrir la polémique: pourquoi pas l'Ile-de-France?

Centres commerciaux. Les centres commerciaux non alimentaires de plus de 10 000 m2, et plus seulement ceux de plus de 20 000 m2 comme jusqu'à présent, seront fermés dans les «départements à risque» face à la progression du Covid-19, a annoncé jeudi le Premier ministre Jean Castex.

«Les grands centres commerciaux ou grands surfaces commerciales de plus de 10 000 m2 seront fermés», à compter de vendredi soir, a-t-il précisé.

Pharmacies. La vaccination contre le Covid-19 sera autorisée dans les pharmacies «à compter de la semaine du 15 mars» pour «les personnes ayant plus de 50 ans et présentant une comorbidité». Les patients concernés n'auront «pas besoin d'une prescription médicale» et pourront se rendre «directement en officine» pour y recevoir le vaccin AstraZeneca/Oxford.

Vaccinations en EMS (Ehpad). Jean Castex a appelé «solennellement» les personnels des résidences pour personnes âgées à se faire vacciner «très rapidement» pour permettre le retour d'"une vie sociale apaisée" dans ces établissements.

Le ministre de la Santé Olivier Véran a précisé qu'environ 40% des personnels des Ehpad et 30% des soignants, en ville et à l'hôpital, avaient été vaccinés. «Clairement, ça ne suffit pas», a affirmé le ministre.


■ Les sénateurs augmente la dépense du Conseil fédéral

Etudiant toujours la loi covid (lire plus bas), le Conseil des Etat a décidé que la Confédération doit prendre en charge une part plus importante des coûts liés aux mesures de soutien pour les entreprises. Et les indemnités chômage être prolongées.

L'aide aux cas de rigueur a été au cœur des discussions. Le Conseil fédéral entend doubler l'enveloppe, la faisant ainsi passer de 5 à 10 milliards de francs.

Six milliards sont destinés aux petites et moyennes entreprises, ayant un chiffre d'affaires jusqu'à 5 millions. La Confédération devrait prendre en charge 70% du montant, et les cantons se charger du reste. Trois milliards sont encore prévus pour les grandes entreprises, dépassant 5 millions de chiffre d'affaires. La somme est prise en charge entièrement par la Confédération.

Si les montants n'ont pas été contestés, leur répartition a fait l'objet de vifs débats. Les cantons doivent faire face à des charges importantes, notamment dans le domaine de la santé, a pointé Christian Levrat (PS/FR) pour la commission. Il s'agit d'éviter des différences trop importantes.

Les grandes entreprises, pour lesquelles la Confédération prend en charge la totalité des contributions, se situent dans les grands cantons, comme Zurich ou Bâle, a souligné Ruedi Noser (PLR/ZH). Soleure, Uri ou encore le Jura n'en disposent pas. Ils doivent participer aux contributions. La participation de la Confédération pour les PME doit donc être augmentée dans un souci d'équité.

Le vote a toutefois été serré: par 22 voix contre 21, les sénateurs ont décidé d'augmenter la participation fédérale à 80%. 


■ La Suisse compte 1223 nouveaux cas

La Suisse compte jeudi 1223 cas supplémentaires de coronavirus en 24 heures, selon les chiffres de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Neuf décès supplémentaires sont à déplorer et 48 malades ont été hospitalisés.

  • Durant les dernières 24 heures, les résultats de 30 076 tests ont été transmis.
  • Le taux de positivité s’élève à 4,07%.
  • Sur les quatorze derniers jours, le nombre total d’infections est de 13 954.
  • Sur les deux dernières semaines, le pays compte ainsi 161,42 nouvelles infections pour 100 000 habitants.
  • Le taux de reproduction, qui a un délai d’une dizaine de jours, est lui de 1,07.

■ La tendance à la hausse de nombre de cas se confirme

Le nombre de nouveaux cas de coronavirus est reparti à la hausse au cours de la semaine allant du 22 au 28 février. Cette légère augmentation de 3,6% est la première depuis la troisième semaine de décembre.

Au cours de la 8e semaine de 2021, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) indique jeudi dans son rapport hebdomadaire avoir enregistré 7235 cas contre 6984 la semaine précédente. Les cas pour 100 000 habitants vont de 42 dans le canton de Nidwald à 147 dans le canton de Neuchâtel. À l’échelle nationale, les autorités ont enregistré 83,7 infections pour 100 000 habitants, contre 80,8 la semaine précédente.

Les hospitalisations stagnent. Deux cent dix personnes ont dû être hospitalisées durant la dernière semaine de février. Ce chiffre était presque identique la 3e semaine du mois (209). Les unités de soins intensifs comptaient en moyenne 187 patients atteints de Covid-19, une diminution par rapport à la semaine précédente. Ces unités étaient remplies aux deux tiers.

Quarante-huit décès dus au coronavirus ont été enregistrés. C’est 20 de moins que la semaine d’avant. Les décès ont diminué de façon constante depuis l’antépénultième semaine de l’année 2020. Le nombre de tests a également reculé de 4,9% en une semaine alors que le taux de positivité est passé de 4,4% à 4,8%.


■ Un débat urgent sur le coronavirus aura lieu au Conseil national

Le Conseil national débattra du coronavirus durant la troisième semaine de la session de printemps. Le bureau de la Chambre du peuple a accordé l’urgence à cinq interpellations concernant le Covid-19.

Le débat aura lieu le mercredi 17 mars, ont indiqué jeudi les services du Parlement. Il s’agit de quatre interpellations de groupes parlementaires et d’une du conseiller national Roland Rino Büchel (UDC/SG). Le Conseil fédéral sera soumis à de nombreuses questions.

Les demandes du Centre... Le groupe du Centre veut notamment connaître la stratégie du gouvernement pour le moment où toutes les personnes qui le souhaitent auront pu être vaccinées. Il souhaite également connaître quand pourra être créé un document électronique attestant qu’une personne a été vaccinée contre le virus ou dispose d’un test négatif. Pour le groupe, des mesures immédiates sont nécessaires afin de permettre «une sortie rapide et contrôlée» de la pandémie.

... des écologistes. Les Verts poursuivent le même objectif dans une interpellation formulée de manière très semblable. Ils veulent savoir quelles conséquences des tests massifs ciblés et un traçage des contacts efficace pourraient avoir sur les assouplissements aux niveaux cantonal et fédéral.

Le groupe écologiste se pose en outre de nombreuses questions sur la gestion à long terme de la pandémie et sur la collecte des données qui y est liée. Il souhaite savoir où les données doivent encore être saisies ou transmises manuellement et où le système est déjà passé au numérique. Le gouvernement devra aussi dire quelles données ont été partagées avec d’autres pays, notamment pour la recherche.

... et des socialistes. Le groupe socialiste s’interroge pour sa part sur les capacités de production des vaccins et l’accès au niveau mondial. Il se demande pourquoi le Conseil fédéral s’oppose à une restriction des brevets sur les vaccins et si la Suisse serait prête à mettre d’éventuelles doses surnuméraires gratuitement à disposition de l’initiative internationale Covax.


■ L’autorité européenne des médicaments analyse le Spoutnik V

L’Agence européenne des médicaments a débuté une étude continue du Spoutnik V, un vaccin contre le Covid-19 développé par le centre national russe Gamaleya d’épidémiologie et microbiologie

annonce l’agence, basée à Amsterdam, dans un communiqué.

De Moscou, Kirill Dmitriev, patron du fonds souverain russe qui a contribué au développement de ce vaccin, s’est empressé de préciser:

A la suite de l’approbation de l’AEM, nous serions en mesure de fournir des vaccins pour 50 millions d’Européens à partir de juin 2021


■ Les contaminations remontent en Europe

Le nombre de nouveaux cas de Covid-19 augmente à nouveau en Europe, après six semaines de déclin, a annoncé ce jeudi matin la direction régionale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). «Nous constatons une résurgence en Europe centrale et orientale. Les nouveaux cas augmentent également dans plusieurs pays d’Europe occidentale où les taux étaient déjà élevés», a dit le directeur Europe de l’OMS, Hans Kluge, lors d’une conférence de presse.

La semaine dernière, les nouveaux cas de Covid-19 en Europe ont augmenté de 9% pour atteindre un peu plus d’un million, selon la branche régionale de l’OMS, qui regroupe une cinquantaine de pays européens et jusqu’en Asie centrale.


■ Les cantons qui se font bons élèves auront des bonus

Première décision d’importance du Conseil des Etats: les cantons bons élèves pourront bénéficier d’assouplissements des mesures de lutte contre le coronavirus. Les sénateurs ont modifié, par 30 voix contre 13, la loi Covid-19 en ce sens.

Les cantons, dont la situation épidémiologique est stable ou s’améliore et qui appliquent une stratégie de dépistage ou toute autre mesure appropriée, doivent bénéficier d’allègements. Le Conseil fédéral sera chargé d’accorder ces assouplissements.

Pour Martin Schmid (PLR/GR), à l’origine de la proposition, un changement de stratégie est nécessaire: «Nous devons apprendre à vivre avec la pandémie. Le confinement n’est pas une solution.»

Christian Levrat (PS/FR) a mis en garde contre une répétition de la situation de l’automne passé. Certains cantons avaient pris des mesures, d’autres non. «Cela avait créé une concurrence négative entre les cantons.»


■ Les Etats entrent en matière sur la loi covid

Au Conseil des Etats, l’entrée en matière sur la loi covid n’a pas été contestée. L’ATS résume en signalant que plusieurs orateurs ont loué le travail du gouvernement.

Le PS salue son ministre, notamment. Le rapporteur de commission Christian Levrat (PS/FR) l’a remercié pour sa flexibilité et son agilité dans sa réponse à la pandémie. «Le Conseil fédéral a fait un très bon travail et la majorité de la commission lui fait confiance», a rappelé Paul Rechsteiner (PS/SG). La stratégie de tests et de vaccinations est sur les rails.

Le Centre demande des «perspectives». D’aucuns ont toutefois appelé à un changement de stratégie. «Le capitaine reste le même. Un autre ne ferait pas mieux», a reconnu Andrea Gmür-Schönenberger (Centre/LU). «Mais le Conseil fédéral doit donner des perspectives et de la confiance à la population.»

Pour le PLR, il faut des jalons. «On ne peut pas juste envoyer la population en lock down et lui donner de l’argent», a lancé Ruedi Noser (PLR/ZH). «Tout le monde veut retrouver sa vie. Des perspectives de réouverture sont nécessaires.» Une stratégie doit être élaborée d’ici l’été, quand les vaccins seront disponibles. Et les jeunes doivent être privilégiés. «Il est problématique qu’une étudiante commence ses études sans avoir jamais mis les pieds à l’université.»

L’UDC étrille le Conseil fédéral. Du côté de l’UDC, on l’imagine, on se montre plus sévère. Hannes Germann (UDC/SH) critique les multiples erreurs du gouvernement. Les masques ont manqué, tout comme les tests d’anticorps. Le Schaffhousois a encore dénoncé un micromanagement. Le Conseil fédéral doit prendre en compte les différents avis, a complété Hansjörg Knecht (UDC/AG). Il ne peut ignorer les cantons ou encore la population. «Ne travaillez pas contre l’économie, mais avec elle. Laissez les gens retourner au travail avec des concepts de protection et une vaccination expéditive», a-t-il demandé gouvernement.


■ Un cas positif sous la Coupole

Plus de 600 tests salivaires contre le coronavirus ont été réalisés sous la coupole fédérale au cours de la première semaine de la session des Chambres. Un seul s’est révélé positif, a annoncé jeudi le président du Conseil national Andreas Aebi (UDC/BE), que résume l’ATS.

Il s’agit du conseiller aux Etats Josef Dittli (PLR/UR). Il doit se placer en isolement chez lui. 250 tests ont été réalisés sur des élus fédéraux et 367 sur d’autres participants à la session, notamment des journalistes et des collaborateurs de l’administration fédérale.


■ L’Allemagne va lentement desserrer le carcan

Mercredi en fin de journée, après discussions avec les Länder, la chancelière Angela Merkel a accepté un assouplissement progressif du dispositif anti-Covid en Allemagne.

La plupart des restrictions seront prolongées au moins jusqu’au 28 mars pour contrer la hausse des cas et la propagation du variant apparu en Grande-Bretagne, qui représente désormais 46% des infections, mais les réunions privées seront possibles à partir du 8 mars entre deux foyers, à condition de ne pas dépasser cinq personnes au total.

Librairies, fleuristes et auto-écoles, qui ont déjà rouvert dans certains Länder, pourront de nouveau accueillir des visiteurs dans tout le pays.

Un seuil d’incidence moins contraignant de 50 cas pour 100 000 habitants a été retenu pour ouvrir la voie, à partir de fin mars, à des réouvertures dans la restauration en plein air, les secteurs culturels et sportifs. Au-dessus de 100, de sévères restrictions seront en revanche réintroduites. Le taux d’incidence était de 64 mercredi.

L’agence AFP rappelle que les mesures de confinement partiel en place depuis la fin de l’année dernière ne sont plus soutenues aujourd’hui que par un tiers des Allemands, contre deux tiers début janvier, selon un récent sondage. Le débat monte même au sein même du gouvernement à sept mois des élections législatives.


■ Situation «alarmante» au Brésil

Au Brésil, la situation se dégrade, alerte une fondation. Mercredi, le pays a enregistré 1910 morts en 24 heures, battant le triste record établi la veille de 1641 décès. Avec un total de 259.271 morts du Covid-19, l’immense pays latino-américain est le plus endeuillé au monde après les Etats-Unis.

«Pour la première fois depuis le début de la pandémie (il y a plus d’un an) on assiste dans tout le pays à une détérioration des différents indicateurs», a ainsi indiqué la Fondation Fiocruz, qui dépend du ministère de la Santé. Le «scénario est alarmant»: augmentation en flèche du nombre de contaminations et de morts, avec des taux élevés de syndromes respiratoires aigus sévères (SRAS) et une occupation des lits en soins intensifs supérieure à 80% dans 19 des 27 Etats du pays, explique l’institution.

Cette deuxième vague est encore pire que la première. Au cours des sept derniers jours, la moyenne mobile de morts du coronavirus a été de 1331, un chiffre qui jusqu’en février n’avait jamais dépassé les 1100 décès.