La Corée du sud met en place un plan pour indemniser les victimes du travail forcé au Japon
Asie
Le plan de Séoul pour indemniser les victimes du travail forcé au Japon aidera à «rétablir des relations saines» avec Tokyo, a réagi le gouvernement nippon. Une annonce également saluée par Washington

Face aux tensions avec Pyongyang, Séoul veut renforcer ses liens avec Tokyo. La Corée du Sud a annoncé, lundi, un plan pour indemniser ses ressortissants victimes du travail forcé pendant la guerre au Japon.
La Corée du Sud et le Japon sont tous deux des alliés clés des Etats-Unis en matière de sécurité régionale, face à la Corée du Nord. Mais leurs relations bilatérales ont longtemps été tendues en raison de l'occupation coloniale de la péninsule coréenne par Tokyo entre 1910 et 1945. Selon des données fournies par Séoul, environ 780 000 Coréens ont été enrôlés dans le travail forcé par le Japon pendant les 35 années d'occupation, sans compter les femmes réduites à l'esclavage sexuel par les troupes japonaises.
Les liens entre les deux voisins s'étaient dégradés depuis 2018 en raison du retour au premier plan de ce contentieux historique. Ce plan va aider à «rétablir des relations saines» avec Tokyo, a réagi le ministre nippon des Affaires étrangères, Yoshimasa Hayashi devant des journalistes.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a également salué cette annonce «historique», en louant le «courage» et la «vision» des gouvernements sud-coréen et japonais. Séoul et Tokyo sont «deux des alliés les plus importants des Etats-Unis et nous sommes inspirés par le travail qu'ils ont accompli pour faire progresser leurs relations bilatérales», a ajouté le secrétaire d'Etat américain.
Des dons volontaires d'entreprises japonaises espérés
Dans le détail, le ministre sud-coréen des Affaires étrangères Park Jin a annoncé la création d'une fondation de Corée du Sud pour indemniser les victimes et leurs familles, mais sans implication japonaise directe. Il a dit «espérer que le Japon répondrait positivement à notre décision majeure d'aujourd'hui, par des contributions volontaires d'entreprises japonaises et des excuses complètes».
A ce sujet: La justice sud-coréenne condamne Tokyo à dédommager d'anciennes esclaves sexuelles
Au Japon, des médias avaient précédemment rapporté que les entreprises pourraient faire des dons volontaires, alors que Tokyo devrait exprimer des remords sur la question du travail forcé, comme il l'a déjà fait dans le passé.
Tokyo insiste sur le fait qu'un traité en 1965 - qui a permis aux deux pays de rétablir leurs relations diplomatiques et d'obtenir des réparations d'un montant d'environ 800 millions de dollars sous forme de subventions et de prêts bon marché - a réglé toutes les revendications entre les deux pays concernant la période coloniale.
Un accord jugé essentiel pour améliorer les relations entre les deux pays
Le nouveau plan du gouvernement de Séoul prévoit de confier à une fondation locale le soin d'accepter les dons des grandes entreprises sud-coréennes - qui ont bénéficié de réparations accordées par le Japon en 1965 - pour indemniser les victimes.
Lire encore: Le Japon et le Corée du sud signent un accord historique à propos des «femmes de réconfort»
Le ministre a jugé cet accord historique essentiel pour améliorer les liens entre Tokyo et Séoul. «La coopération entre la Corée et le Japon est très importante dans tous les domaines de la diplomatie, de l'économie et de la sécurité, dans le contexte actuel de grave situation internationale et de difficile crise mondiale», a-t-il déclaré. «Je crois que le cercle vicieux doit être brisé pour le bien (des) peuples au niveau de l'intérêt national, plutôt que de laisser (nos) relations (ainsi) distendues pendant longtemps» encore.