Mandla Mandela, 39 ans, a fait appel de cette décision, ce qui suspend le transfert des dépouilles, selon un de ses avocats.

La querelle familiale se déroule alors que Nelson Mandela reste hospitalisé à Pretoria dans un état critique, à bientôt 95 ans.

«L’ordre donné précédemment reste valable et le défendeur devra payer tous les frais de justice», a déclaré mercredi le juge Lusindiso Phakade au cours d’une audience devant le tribunal de Mthatha.

La veille, il avait ordonné à Mandla Mandela de rapatrier les trois dépouilles à Qunu d’ici mercredi 13H00 GMT mais ses avocats avaient soulevé des questions de procédure pour bloquer cette décision.

Mercredi, ils ont déposé un nouveau recours.

«Notre appel suspend tout», a déclaré Me Hymie Zilwa. Si le reste de la famille commence à exhumer les corps, les avocats de Mandla se tiennent même prêts à déposer un autre recours en urgence pour les en empêcher, a-t-il précisé.

En 2011, Mandla Mandela, l’aîné des petits-fils du héros de la lutte anti-apartheid, avait transféré les corps de son père, de sa tante et de son oncle de Qunu vers le village de Mvezo, à une trentaine de kilomètres, où est né Nelson Mandela, et dont il est lui-même le chef traditionnel.

Les corps des parents de l’icône mondiale et de plusieurs de ses proches sont en revanche restés à Qunu, où Nelson Mandela a fait construire une maison et où il a souvent répété vouloir être enterré.

Son hospitalisation, le 8 juin pour une grave infection pulmonaire, a poussé la famille à se saisir du problème. Une réunion des Mandela a eu lieu la semaine dernière à Qunu, sans convaincre Mandla de restituer les corps.

Vendredi, une quinzaine de membres de la famille, dont Graça Machel, l’épouse du père de la Nation, ont déposé un recours en urgence devant le tribunal de Mthatha pour le contraindre à rendre les trois dépouilles.

Mardi, une plainte a été également été déposée contre Mandla pour «manipulation de sépulture».

Les trois tombes au centre de la querelle sont celles de la fille de Nelson Mandela Makaziwe, morte bébé en 1948, de son fils Thembekile tué à 24 ans dans un accident de voiture en 1969, et de Makgatho décédé du sida à 55 ans en 2005.