Une septantaine de personnes ont participé samedi au centre de Lausanne à un rassemblement contre les violences faites aux femmes. Elles ont dit leur colère et leur ras-le-bol contre les agressions machistes.

"On en a marre de subir ces violences, marre qu'on considère les femmes comme des êtres inférieurs, comme des objets sexuels", a lancé au micro Gloria Casas Vila, membre de l'association Feminista.

Une dizaine de femmes ont pris la parole, brandissant des pancartes #MeToo, le hashtag que nombre d'internautes utilisent pour témoigner d'agressions sexuelles ou de harcèlement. Au sol, environ 25 paires de chaussures rouges symbolisaient des femmes tuées ou abusées, une action inspirée par le travail de l'artiste mexicaine Elina Chauvet.

Les violences sexistes sont structurelles: elles sont la conséquence du système patriarcal dans lequel on vit depuis trop longtemps, ont dénoncé les manifestantes. "Violences contre une, violences contre toutes" ou encore "la honte doit changer de camp", ont-elles scandé.

En Suisse, toutes les deux semaines, une femme est assassinée suite à des violences machistes. Une femme sur cinq subit des violences physiques ou sexuelles de son partenaire au cours de sa vie.

Désormais, les violences machistes doivent être reconnues comme des violences spécifiques, demande Feminista. L'association souhaite élargir la notion de viol dans le code pénal et lancer un enquête sur tous les types de violences envers les femmes en Suisse.

Elle demande aussi de faire de la prévention dans les écoles et d'améliorer la formation des médecins, policiers et juges qui interviennent auprès des femmes victimes. Il faut que cela devienne une vraie priorité dans l'agenda de ce pays, a soutenu Gloria Casas Vila.

Flashmobs

Des manifestations sont prévues dans une dizaine de villes de Suisse. A Genève, des personnes se réunissent en fin d'après-midi pour former une chaîne humaine autour de la rade. Outre-Sarine, des flashmobs sont prévues à Bâle, Berne, Bienne, Coire, Schaffhouse, St-Gall et Zurich.

Hasard du calendrier, la ville de Neuchâtel consacre son dernier samedi sans bus au harcèlement de rue. La ville propose des animations sur le sujet afin de "porter cette thématique dans l'espace public et briser un tabou", fait-elle savoir dans un communiqué.

Pas seulement à Hollywood

"La violence envers les femmes ne concerne pas qu'Hollywood et l'affaire Weinstein. En Suisse aussi elle constitue un problème pour de nombreuses femmes qui la subissent au quotidien", explique Christina Klausener, responsable de campagne, citée dans un communiqué de l'ONG alémanique féministe pour la paix cfd.

Cette année, la campagne "16 jours d'activisme contre la violence faite aux femmes" est consacrée à la violence envers les jeunes femmes. C'est la dixième fois que cette campagne internationale a lieu en Suisse. Sur son site internet, ONU Femmes rappelle qu'une femme ou une fille sur trois est victime de violences au cours de sa vie.