Damien Scalia: «Il est essentiel d’écouter ce que les génocidaires ont à dire sur la justice pénale internationale»
Crimes de masse
AbonnéLe chercheur suisse a rencontré une soixantaine de personnes jugées pour des crimes de masse commis en ex-Yougoslavie ou au Rwanda afin de savoir comment celles-ci ont vécu leur procès. Une démarche inédite qui aboutit à un constat très critique

Que pensent les génocidaires et autres criminels de guerre de la justice pénale internationale? Dans un essai publié tout récemment, le chercheur suisse Damien Scalia, professeur de droit à l’Université libre de Bruxelles, a privilégié cet éclairage encore totalement inédit: donner la parole à ceux qui ont été jugés à La Haye ou à Arusha pour des atrocités commises en ex-Yougoslavie et au Rwanda. De 2011 à 2016, il a rencontré une soixantaine de personnes, définitivement condamnées ou acquittées, afin de recueillir leur histoire au sein de cette grosse machine. A l’heure où ces crimes continuent de focaliser l’attention, notamment en Ukraine, et que d’immenses attentes sont placées dans la poursuite de leurs auteurs, cet ouvrage illustre les écueils et les limites du système à travers les témoignages des principaux concernés.