La Suisse fait son entrée en force dans le vif débat sur la réforme du système de santé que le président Barack Obama souhaite mener. Il y a quelque temps, une délégation américaine était venue en Suisse s’enquérir du système en vigueur. Aujourd’hui, dans le New York Times, l’éditorialiste et Prix Nobel d’économie Paul Krugman remet la Confédération au cœur de la problématique sanitaire américaine. Il démonte le mythe selon lequel le projet du président américain serait de nature socialiste: «Les projets sur la table transformeraient, grosso modo, l’Amérique en Suisse.» L’éditorialiste dit ne pas avoir souvenir que la Suisse est le creuset du socialisme.

Paul Krugman explore les différents systèmes de santé au Canada et en France. Mais pour lui, la Suisse offre le modèle le plus clair: tout le monde est obligé de contracter une assurance-maladie et les assureurs ne peuvent pas trier les personnes qu’ils souhaitent assurer sur la base de leur dossier médical et de leur maladie. Aux Etats-Unis d’ailleurs, souligne-t-il, il y a un modèle qui ressemble à celui qu’applique la Suisse: l’Etat du Massachusetts, où les coûts de la santé demeurent élevés, mais où la réforme entreprise a permis de réduire drastiquement le nombre de personnes dépourvues d’assurance-maladie. Paul Krugman le dit sans ambages: «Où se situe le projet d’Obama? Au fond, c’est un plan visant à «suissiser» l’Amérique en recourant à la régulation et aux subventions pour assurer une couverture universelle.»

Dans l’idéal, le Prix Nobel préférerait une assurance-maladie totalement publique. «Mais le système suisse de couverture universelle constituerait une amélioration considérable de ce que nous avons actuellement. Et on sait qu’un tel système fonctionne.»