Barack Obama devait-il demander le feu vert du Congrès? Dans une missive, une centaine d’élus du Capitole ont exhorté le président américain à le faire. Mais les principes qui régissent l’usage de la force aux Etats-Unis restent relativement flous. La Constitution attribue le pouvoir de déclarer la guerre au Congrès. Mais depuis Franklyn D. Roosevelt en 1941, les locataires de la Maison-Blanche ont souvent ignoré le Capitole. L’avis majoritaire semble laisser les pleins pouvoirs au président. En 1973 toutefois, en réaction aux horreurs du Vietnam, le Congrès adopta la War Powers Resolution qui imposa à la Maison-Blanche d’annoncer dans les 48 heures une intervention militaire et de l’achever dans les 60 jours. La résolution n’est aujourd’hui pas vraiment appliquée.

Lors de l’intervention de l’OTAN en Libye en 2011, Barack Obama n’a pas demandé l’autorisation du législatif, estimant qu’il ne s’agissait pas à proprement parler d’hostilités. En 1999, Bill Clinton n’en a pas fait davantage pour pilonner le Kosovo. La requête d’Obama par rapport à la Syrie n’est toutefois pas inédite. En 1983, Ronald Reagan était passé par le Congrès pour agir au Liban et George Bush père en 1991 pour l’Irak et le Koweït. Ce dernier avait aussi sollicité le Congrès pour intervenir en Somalie en 1992. Un an plus tard, Bill Clinton s’y refusa. Un vote du Congrès fut demandé pour frapper l’Afghanistan en 2001 et envahir l’Irak en 2003.